11.11.2010

11 novembre 1940. On récupère ... à droite, à l'extrême droite.

Le 11 novembre 1940 : un défi à l'occupant


À l'approche du 11 novembre 1940, les autorités allemandes ainsi que la préfecture de police prennent la décision d'interdire toutes les manifestations commémoratives.
Le recteur de l'académie de Paris juge nécessaire d'envoyer une circulaire aux proviseurs des lycées pour qu'ils empêchent leurs élèves d'aller manifester. Depuis la rentrée scolaire, en effet, tracts appelant à la lutte et inscriptions sur les murs de slogans anti-allemands sont apparus dans les facultés et les lycées parisiens. L'arrestation, le 30 octobre, de Paul Langevin, professeur au Collège de France et physicien de renommée internationale, entraîne une réaction immédiate.
Le 8 novembre, une première manifestation est organisée et même si elle ne revêt pas la dimension escomptée, l'idée d'une manifestation de plus grande ampleur s'y fait jour. Tracts et mots d'ordre d'origines diverses appellent à un grand rassemblement à l'Arc de Triomphe le 11 novembre.
Ce jour-là, plusieurs cortèges rassemblant 3 000 à 5 000 étudiants et lycéens*, convergent vers les Champs-Élysées. L'hostilité à l'occupant est générale, les références au général de Gaulle présentes.


La répression est brutale : il y a de nombreux blessés, une centaine d'étudiants sont arrêtés et emprisonnés.
Pour la première fois depuis juin 1940, des Français se sont heurtés aux forces d'occupation. Ce 11 novembre 1940 est devenu un véritable symbole pour la résistance parisienne, pour l'ensemble des Français, en zone occupée comme en zone libre, mais aussi pour les Français libres qui, de Londres à Brazzaville, ont eu connaissance de cet acte de résistance dont la radio de Londres ne manque pas de souligner l'importance.

* lycéens et étudiants de tout bord.

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Une petite pensée pour mon père qui en novembre 1940, était déjà en Allemagne, prisonnier. L'hiver s'annonçait rude. La traversée du pays vers le nord en train, difficile.

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Commentaires

De "tous bords" ? Les sympathisants de l'Action française y étaient en nombre - le défunt Alain Griotteray a fort bien raconté l'épisode -, évidemment ça dérange un peu la vision de l'histoire des esprits simples (les mêmes qui n'ont pourtant de cesse d'invoquer à tout propos les "leçons de l'histoire").

Ecrit par : max | 18.11.2010

Bonjour Max,

C'est bien ce que je disais : récupération par l'extrême droite d'un évènement où il y a eu des étudiants de l'Action française ... parmi d'autres.
Toujours en quête de nouvelles Jeanne d'Arc, l'Action française ne sait plus quoi inventer. ça vous occupe.

Ecrit par : PhilBert | 19.11.2010

Parmi d'autres ? Oui, les diverses familles de la droite nationale, ce qu'on appelle aujourd'hui "l'extrême droite"... De Gaulle avait dit à Philippe Barrès qui l'avait rejoint en 40 à Londres qu'il y avait deux mots qu'on ne l'entendrait pas prononcer dans ses discours, ceux de "République" et de "démocratie". Le réalisme politique et la nécessité de nouer des alliances le firent fléchir mais il tint parole jusqu'en 1942 (et la devise de la France libre resta jusqu'au bout "Honneur et Patrie" au lieu de la devise républicaine).

Ecrit par : max | 19.11.2010

Alain Griotteray (1922-2008)

En 1963 est un des actionnaires fondateurs de l'hebdomadaire Minute.

De 2002 à sa mort, il est directeur d'un libre journal à Radio Courtoisie,
Retiré de la vie politique, il poursuit néanmoins ses prises de positions politiques. Il soutient au second tour des élections législatives de juin 2007, Marine Le Pen.
Lors des élections municipales de 2008, il soutient Louis Aliot, tête de liste FN à Perpignan.

Homme de droite aux convictions tranchées, pourfendeur d'une gauche accusée de « donner une apparence savante à ses raisonnements absurdes », il est amateur engagé des débats d'idée, partisan déclaré d'ententes entre la droite et le Front national pour battre la gauche.
Fondateur des aspirateurs Tornado, il fut PDG de la société entre 1961 à 1976.

Ecrit par : PhilBert | 20.11.2010

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