09.10.2010

En 1939 aussi, le gouvernement disait qu'il y avait trop d'étrangers en France

Pétain et la revanche de l’extrême droite antisémite sur la République


Par Robert Badinter, Sénateur socialiste, avocat, ancien garde des sceaux.


Le 27septembre 1791, sur proposition d’Adrien Du Port, l’Assemblée nationale considérant que tout homme qui, réunissant les conditions nécessaires (pour devenir citoyen actif), prête le serment civique… révoque tout ajournement, toute réserve ou toute exception énumérée dans les précédents décrets relativement aux individus juifs qui prêteront le serment civique. Une heure de débat avait suffi. Tous les juifs français étaient désormais des citoyens comme les autres.
Ce n’était le cas nulle part en Europe. Les juifs de France pouvaient dorénavant être officiers, magistrats, fonctionnaires, accéder à tous emplois, exercer toute profession comme tous les citoyens. C’était le triomphe de l’idéologie sur les préjugés essentiellement religieux à l’époque des non-juifs et aussi sur le sectarisme des juifs intégristes, notamment en Alsace. La sœur du roi, Madame Élisabeth, écrit à une amie le 29 septembre : «L’Assemblée a mis le comble à toutes ces sottises et ces irréligions en donnant aux juifs le droit d’être admis à tous les emplois.»

À l’égalité des droits, il y aura deux exceptions : ....

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