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20.03.2009

Céline : la plus belle épitaphe sera de Kleber Haedens

cceline-mort.jpgLe 4 juillet 1961, devant le caveau provisoire, au cimetière de Meudon, il n'y aura pas foule autour du cercueil de Louis-Ferdinand Céline. Il y aura beaucoup mieux que cela: une cinquantaine de vrais amis, au premier rang desquels Marcel Aymé et Roger Nimier. À côté du " désastreux épicier " , Gaston Gallimard, profondément ému.
Il n'y aura pas non plus de vibrant discours.

C'est dans Paris-Presse, du même jour, que Kléber Haedens écrira la plus belle épitaphe qui pouvait honorer " le Breton qui rêvait du grand large et était resté ligoté à la terre, le marin des traversées fantômes, perdu enfin de l'autre côté de la vie" : " Depuis ce matin, la voix de Céline écrase les puissances liguées, cette voix formidable que l'on a voulu étouffer sous les cendres et qui va résonner jusqu'à la fin des temps. "

Il n'y aura pas de collège Céline mais à défaut, un petit collège Kleber Haedens, en banlieue ferait peut-être l'affaire... Rendons hommage à ceux qui rendent hommage pourrait être la devise des pseudos anticonformistes. Une forme de courage qui a permis à certains de passer sans encombre l'épuration. Les Hussards* n'ont-ils pas, d’ailleurs tenté de réhabiliter des écrivains « censurés », tels André Fraigneau, Lucien Rebatet ou Robert Brasillach. ... ? Il n'y a pas plus de collège Brassilach ou Rebatet qu'il n'y a de lycée Céline mais qu'est-ce qu'il y a comme tentatives de nommer des écoles du nom des faux-culs qui les ont admirés.

 PhilBert

 

* Les Hussards : ce groupe était le fruit de la brillante imagination de Bernard Frank, qui les a réunis sous l'appellation ironique de « hussards » dans un article resté célèbre, paru dans la revue Les Temps modernes en décembre 1952 : « Grognards et hussards »

Hussards : Jacques Chardonne, Paul Morand, Antoine Blondin, Michel Déon, Jacques Laurent, et Roger Nimier, Kléber Haedens, Stephen Hecquet, Roland Laudenbach, Félicien Marceau, François Nourissier, Jacques Perret ou encore Guy Dupré.

Beaucoup des écrivains rattachés au groupe refusèrent cette étiquette de hussard. Certains ont même dénié l'existence de ce mouvement littéraire.

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