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26.04.2009

12 août 1942 - 26 avril 2009. Un collège peut-il porter le nom d'un rédacteur de Je suis partout ?

Voici une lettre de dénonciation "ordinaire" dans le milieu de Haedens ...

lettre-delation.jpgKleber Haedens faisait partie de l'équipe de rédaction du journal "Je suis partout" avec Robert Brasillach et Lucien Rebatet entre 1937 et 1940.

La ville de La Garenne-Colombes devrait rendre hommage à Haedens dès la prochaine rentrée scolaire sur le fronton de son nouveau collège.

j'ai honte !

MORAL EN VALLOIRE, le 19 août 1942

Monsieur le Chef de Cabinet de l'Éducation nationale, Vichy, Allier

Je suis Lucien REBATET, l'un des plus anciens et des principaux collaborateurs de JE SUIS PARTOUT. Je vous écris sur le conseil de mon ami Robert BRASILLACH* .

Je viens vous signaler aujourd'hui un cas qui me semble particulièrement "pendable".

Je fais actuellement un séjour de vacances dans mon pays natal. Dans la commune voisine de la mienne est installée depuis un an environ une Ecole de Cadres du Secrétariat de la Jeunesse, l'Ecole du Château de la Peyrouse, à St-SORLIN-en-VALLOIRE (Drôme).

Le chef de cette école des Cadres, Monsieur D., m'a été présenté il y a quelques jours. Nous avons eu ensemble une longue conversation. Soit que Monsieur D. ignore mes sentiments et notre action à Paris, soit qu'il s'estime intangible, il a entièrement vidé son sac en ma présence. Cette profession de foi, faite d'un ton d'assurance et d'arrogance extrêmes, peut se résumer ainsi :

- mépris exprimé dans les termes les plus injurieux pour tout l'ensemble du Gouvernement;

- hostilité particulièrement virulente à l'endroit du président Laval et de sa politique extérieure, considérée comme une trahison;

- apologie de la dissidence gaulliste, des terroristes communistes, de l'Angleterre, de l'Amérique et de Moscou;

- judéophilie passionnée, présentée selon l'argumentation démocrate-chrétienne, habituelle à ce genre de personnages.

Une enquête, à laquelle je me suis livré depuis, me permet d'affirmer que Monsieur D. est auprès de la population de la contrée, un des agents les plus actifs de la propagande anglaise, moscovite et juive. Si mon témoignage contre ce dernier ne suffisait pas, je pourrais en fournir d'autres, en particulier celui de mon ami Monsieur G. A., industriel, militant nationaliste et collaborationniste, très connu dans le département de la Drôme.

Nous ne sommes pas à JE SUIS PARTOUT des maniaques de l'épuration, acharnés à poursuivre les instituteurs anciens S.F.I.O. ou les vétérinaires soupçonnés de maçonnerie.

Mais nous estimons, Brasillach et moi-même, que la présence à la tête d'un organisme officiel de la Jeunesse, d'un agent avéré de la propagande ennemie constitue un scandale absolument intolérable. Nous vous en faisons juge avant de rendre public par les moyens dont nous disposons, l'agissement de ce personnage. Nous espérons fort que cette campagne de presse ne sera pas nécessaire et que le cas de Monsieur D. pourra être promptement tranché.

Je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de ma vive considération.

Lucien REBATET

* Ndlr : Robert Brasillach, rédacteur en chef de "Je suis partout" de 1937 à 1940 quand Kleber Haedens y prêtait sa plume à raison de pleines pages.

Pas-de-chance-titre.jpg
Source : Mémorial de la Shoah. Paris
Je suis partout 15mai1938_wm.jpg

Commentaires

Actuellement, M. Juvin fait sur "son" blog un hommage à une famille juive déportée :
"Maire de la Garenne-Colombes, Vice président du CG 92, Secrétaire National de l’UMP


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Le 24 avril 2009
Hommage à la famille Navon

la famille NavonLe déshonneur de la France, celui d’avoir participé à la déportation des juifs. La famille Navon était garennoise. Elle habitait au 83 Rue Méderic. Elle faisait confiance à la France. La France a trahi cette confiance et l’a livrée aux nazis. Le père, la mère, le fils, élève à Renan, et Odette, la petite fille. Une histoire comme il y en eut tant d’autres. C’était il y a 65 ans : j’ai souhaité leur rendre hommage dimanche, à l’occasion de la journée de la déportation. Pour ne pas oublier."

Je lui suggère de faire un changement de nom
remplaçons le collège "Kléber haedens" par le collège "famille Navon"

Ecrit par : Patrice | 28.04.2009

On a déjà beaucoup reproché à Nicolas Sarkozy le fait qu'il souhaitait "attribuer la responsabilité" d'un enfant déporté à chaque petit gamin de l'école primaire pour ne pas, ici à La Garenne les responsabiliser collectivement sur une famille. Je pense sincèrement que, même si l'idée est belle et noble, ce ne serait pas l'idéal pour les collégiens qui fréquenteront ce collège. Le devoir de mémoire ne se décrète pas sur un fronton. C'est mon avis. A l'inverse j'avais été tout de suite séduit par l'idée lancée par un garennois sur Facebook de donner le nom de Jacques Tati à ce collège. La Garenne, ville de Tati, ville du cinéma, ville qui comme Tati privilégie la modernité aux "bon vieux temps". Et dire que cette idée semble faire l'unanimité, j'ai du mal à comptrendre pourquoi la municipalité s'acharne à vouloir donner à ce collège le nom d'un écrivain d'extrême droite et alcoolique qui ne représente rien, si ce n'est aux ouvertement déclarés fascistes et xénophobes de F.Desouche et autres sites Internet extrêmiste/ Je ne comprends pas ...

Ecrit par : PhilBert | 29.04.2009

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