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25.04.2010

Philippe Juvin, membre de la commission Alzheimer avait oublié le 26 avril de l'année dernière …

Qu'à 600 mètres de là où il prononçait ce beau discours en mémoire des déportés il venait de rendre hommage à un journaliste de la presse antisémite d'avant-guerre en lui dédiant un établissement scolaire…

Philippe Juvin, membre de la commission Alzheimer le 26 avril de l'année dernière alors qu'il évoquait le risque qu'un tel drame (la shoah) se reproduise avait oublié qu'il se déclarait en même temps sur sa page Facebook, "fan" d'Eric Zemmour, auteur de la désormais célèbre phrase : « la plupart des trafiquants sont des noirs et des arabes ».

Philippe Juvin, membre de la commission Alzheimer a sans doute aussi oublié que ceux qui font aujourd'hui l'éloge de ceux qui attisaient déjà la haine (les non-conformistes des années 30, que les "Hussards" qui tentaient de réhabiliter les Brasillach et Rebatet) ou pire de ceux qui l'attisent encore sont tout aussi coupables.

 

"Comment est-ce possible que cela fut ?", disait Philippe Juvin. Je vous pose à mon tour la question ...


Hommage à la famille Navon
envoyé par lagarennecolombes.

 

 


Eric Zemmour, était ce samedi à "Lire à Limoges" avec son best-seller, "Mélancolie Française".

Qu'a-t-il à nous raconter ? Critique du livre et interview audio de l'auteur.


Avec "Mélancolie Française", il revisite l'histoire de France à sa façon. En le lisant, on découvre que finalement, son verbe est peut-être moins provocateur que dangereusement ambigu.

Pour parcourir l'histoire de l'hexagone, l'auteur part d'un point de vue. Il assimile « notre pays à l'Empire Romain » plutôt qu'au « petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l'envahisseur ».

Il évoque ainsi « une nostalgie d'empire, d'unité et de grandeur », qui aurait présidé à la constitution de notre nation.

Puis de manière étourdissante, il balaye toute son histoire, de l'époque romaine à nos jours.

Son style est bien sûr pimenté de formules provocatrices.

Il écrit par exemple : « Le christianisme a été remplacé par la religion des droits de l'Homme ».

Il évoque « l'imaginaire égalitaire » de la France.

Il interroge : « Et si Pétain avait toujours été le même dès 1914. Et si - question sacrilège - le bon choix, il l'avait fait en 1940 ».

Zemmour adore les questions sacrilèges, le politiquement incorrect destiné à bousculer la bonne conscience. Mais, à force de propos délicieusement dérangeants, porteurs peut-être d'un fond de véracité, ne distille-t-il pas l'idée que toute conscience est forcément inutile bonne conscience ?

Prenons aussi ce terme de « barbare » qu'il choisit pour évoquer les immigrés d'aujourd'hui, essentiellement arabo-africains.

Certes, l'auteur utilise ce mot dans son sens premier, d'étranger, « non-citoyen romain ».

Toutefois, depuis Rome, le mot s'est sacrément chargé de connotations négatives que le lecteur accueille forcément en le lisant.

Enfin, « à force de concentrations ethniques », Éric Zemmour semble annoncer de vilaines violences, avec son : « France pays de discorde jusqu'aux guerres civiles ».

Dans une société sous tension, en crise, tout cela est-il vraiment fait pour apaiser les esprits ?

Muriel Mingau

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