Courrier International, blog Tous les blogs Signaler ce blog Envoyer a un ami

05.07.2010

Hôpital Beaujon : les rats quittent le navire ...

L'hôpital Beaujon va sans doute fermer en tout cas son service des urgences dont notre maire est aussi le chef de service (+/- 7.000 euros/mois).

Pourtant Philippe Juvin (depuis Bruxelles) disait le 18 juin 2009 : "Je n'abandonnerai pas le service que je dirige" ... mais depuis il a postulé à l'hôpital Georges Pompidou. C'est bien connu en politique : les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

juvin-Beaujon.jpg

Compte-tenu du peu de temps que passe le Pr. Philippe Juvin à l'hôpital Beaujon – car très occupé par ses autres fonctions de maire de La Garenne-Colombes, de député européen, de secrétaire national de l'UMP en charge des fédérations professionnelles, de membre de la commission Alzheimer -  on peut dire que la direction de l'hôpital Beaujon quand elle souhaitait au début des années 2000 intégrer "un politique pour faire avancer les dossiers" (sic) n'a pas fait le bon choix … c'est le moins que l'on puisse dire.

juvin.beaujon.jpgCar non seulement Beaujon n'avance pas, mais il recule au point que l'on prévoit même sa démolition.
Non seulement le Pr. Juvin n'est quasiment jamais présent mais on voit aujourd'hui quelles sont les effets de la politique qu'il a défendue sur tous les plateaux de télévision, la politique de Roselyne Bachelot.
Peu importe, me direz-vous, le Pr. Juvin quitte le navire en perdition. Il a déjà postulé ailleurs – à l'hôpital Georges Pompidou. Solidarité, solidarité quand tu nous tient …

Voilà comme le disait la presse, un emploi "presque fictif" bien loin de rehausser l'image des politiques au moment où tout le monde s'accorde à dire qu'il faudrait réduire le train de vie de l'Etat. La première des choses à faire serait peut-être de ne pas employer des politiques "jamais là" à des postes fonctionnels. Et quel poste ! La vie de 100 personnes par jour peuvent en dépendre ...

Lire pour plus de détails le compte-rendu d'un conseil municipal de Clichy.



Conseil municipal extraordinaire :

Beaujon est nôtre, sauvons le d'urgence !


Le Conseil municipal extraordinaire consacré à Beaujon, s'est tenu le 22 juin devant l'Hôpital. Les élus clichois, les syndicalistes ont pu exprimer toutes leurs raisons de refuser la mort programmée de l'Hôpital.
A terme, ce que le gouvernement et la droite souhaitent, c'est la mort de la santé publique et la marchandisation de la santé en privatisant les soins.
La Loi Bachelot (loi HSPT) enclenche cette mécanique infernale de casse.
Dans le plan de restructuration de l'AP HP, Beaujon serait regroupé avec Bichat, Louis Mourier, Bretonneau et Charles Richet :
" Au nom de la rationalisation et des gains de productivité revendiqués par la ministre de la Santé, il s'agirait de ne garder qu'un seul véritable hôpital par très gros secteur de trois cent à quatre cent mille habitants. Les autres s'ils ne sont pas fermés, ne survivraient que pour dispenser des soins élémentaires ou comme maisons de retraite ou de soins long séjour.", dénonce la CGT.
Tel est le résultat des décisions adoptées par le Conseil d'administration de l'AP-HP présidé par le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë.
Il faut beaucoup d'hypocrisie et de cynisme pour approuver le plan de restructuration et faire mine de s'émouvoir des suppressions d'emplois qu'il engendre.
En 2010, ce sont 129 suppressions de postes - dont 61 sur Beaujon- qui sont programmées et la direction se donne pour objectif de réaliser, en dépit des besoins criants, 17 millions d'euros d'économies à Beaujon même.
A court terme, outre les suppressions de postes, c'est la suppression du service des urgences, du service psychiatrique et le renoncement à la construction de la nouvelle maternité.
La délibération, proposée par le Maire, mais rendue plus offensive à la demande des élus communistes, a été adoptée à l'unanimité.
Guy Schmaus, est intervenu au nom des élus communistes.
Vous trouverez ci dessous son intervention
"L’annonce de la démolition future de l’hôpital Beaujon pour construire ailleurs qu’à Clichy, un nouvel hôpital, issu du regroupement entre Bichat et Beaujon, lequel perdrait au passage le tiers de 1 400 lits existants, a de quoi soulever l’indignation et la colère des clichois.
Beaujon, c’est en effet la reconnaissance des familles pour la guérison d’un proche, ou quelquefois, pour la sauvegarde de sa vie.
Beaujon, c’est l’inoubliable émotion de la venue au monde de nos enfants et petits enfants.
Beaujon, c’est l’accueil à proximité, en urgence, de jour comme de nuit, d’un parent ou d’un ami victime d’un pépin de santé.
Beaujon, c’est la présence de spécialités médicales de très haut renom par des équipes avisées et avenantes qui vont de l’agent de propreté au professeur de médecine.
Beaujon rasé, c’est donc le cœur de Clichy qu’ils entendent briser.
Mais, au fait, ils, c’est qui, c’est quoi, c’est pourquoi ? C’est une décision prise, hélas, par le conseil d’administration de l’assistance publique des hôpitaux de Paris, l’A.P.H.P., présidée par Bertrand Delanoë, mais en application trop docile d’une loi récente.
Une loi appelée « Hôpital, patients, santé et territoire », initiée par Nicolas Sarkozy, signée par Roselyne Bachelot et votée par les députés et sénateurs de droite.
Une loi niant, sous prétextes d’économies, le droit à la santé pour tous.
Avons-nous, par exemple, le droit d’ignorer les 4.461 sans travail de Clichy dont 1.382 non indemnisés ? Que vont-ils devenir ? Eux d’abord ?
Or, cette loi dictée par l’Europe des milliardaires, pourtant retoquée par le référendum de mai 2005, enferme les besoins humains dans de sordides calculs comptables.
Chaque région disposera d’une enveloppe financière rognée que les préfets sanitaires répartiront sans état d’âme. A l’A.P.H.P., on engage, d’ores et déjà, le regroupement des 37 hôpitaux en 12 territoires hospitaliers pour pouvoir supprimer 4.000 emplois et des services, en commençant par les urgences et la psychiatrie de Beaujon. Déjà, 200 postes ont été supprimés ces dernières années à l’hôpital clichois.
On y généralise les emplois précaires et on encourage les infirmières titulaires au départ. Selon cette loi inique, les médecins ne pourront plus donner leur avis. Tout sera commandé d’en haut et les chefs d’établissement deviendront les exécuteurs testamentaires de cette folie destructrice.
A Clichy, la directrice de l’hôpital Beaujon se distingue par son zèle en cherchant à contrecarrer le déploiement des ripostes syndicales et politiques.
Vous le voyez, chers amis, Mesdames, Messieurs, il ne s’agit pas de rumeurs. Le bulldozer chargé d’écraser la santé publique est en marche, c’est dire à quel point le danger est grand pour nous, pour vous, pour Clichy, pour les 300.000 habitants et salariés de ce secteur et pour le pays tout entier.
Chez nous, les réactions syndicales prennent de l’ampleur, les élus communistes s’en félicitent, mais ce n’est qu’un début. Il est encore temps pour contraindre le pouvoir à renoncer à son projet funeste à la condition que nous, toutes et tous, nous nous mobilisions ici et ailleurs jusqu’à obtenir gain de cause, jusqu’au retrait de la loi.
Dans l’immédiat, nous exigeons le rejet des regroupements hospitaliers et le maintien comme hôpital de plein exercice de Beaujon et sa modernisation en étroite corrélation avec les besoins et les progrès de la médecine.
Le conseil municipal du 11 mai a adopté à l’unanimité les 10 articles d’une délibération dont le rassemblement de ce soir ; Quels en sont les résultats à ce jour, Monsieur le Maire ? Toujours est-il que cela ne suffit pas.
A nos yeux, le comité de défense et d’action clichois, ouvert à tous, doit gagner en force pour susciter, animer et coordonner les démarches et les actions populaires.
Aucune initiative individuelle ou collective n’est à négliger. La bataille sera certes rude.
Mais si nous nous y mettons tous, si nous nous rapprochons des gens et des élus des villes voisines, si nous nous engageons à fond les uns et les autres, nous les ferons reculer. Tout, vraiment tout, dépend de nous.
Ne cédons pas aux capitulards. « Ce que la vie m’a révélé », disait Jean Jaurès, « ce n’est point l’idée socialiste, c’est la nécessité du combat.»
Du combat jusqu’au bout pur ensemble sauver Beaujon et en même temps le droit à la santé pour toutes et pour tous.

Écrire un commentaire