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21.06.2010

Maurice, tu ne comprends toujours pas ?

AF-Hussards.jpg
Cliquez sur l'image pour lire l'article de l'Action Française
mouvement nationaliste et royaliste

juvin-facebook.jpg"Je vous faisais une suggestion - ce n’est pas une délibération, en réalité, c’est un voeu puisque ce
n’est pas nous qui déciderons ; finalement, c’est bien le Conseil Général des Hauts-de-Seine qui
votera - de baptiser ce collège du nom de « Kléber Haedens ».
Kléber Haedens est un journaliste, critique et romancier. Il faisait partie du groupe des Hussards
auquel appartenaient des écrivains comme Roger Nimier ou Antoine Blondin.

Kléber Haedens a écrit plusieurs romans, dont une oeuvre qui est connue des spécialistes comme
une oeuvre particulièrement remarquable, qu’il a appelée :
« Une Histoire de la littérature française ».
J’insiste sur le « une », qui permet de dire que c’est son histoire de la littérature française, puisque les
conseillers municipaux à qui j’ai fait parvenir un exemplaire de cette « Histoire de la littérature
française » ont pu, pour ceux qui l’ont parcouru, voir qu’il s’agit d’une oeuvre critique, pleine
d’intelligence mais évidemment très subjective. Il dit tout le bien et tout le mal qu’il pense de quelques
statuts qui forment notre histoire littéraire et c’est en cela que cette histoire est intelligente parce
qu’elle est anticonformiste.
Kléber Haedens a eu son moment de gloire. Il est décédé en 1976, il était né en 1913 ; il est donc
mort assez jeune. Il a fait partie de ces auteurs qui ont été connus durant leur vivant et qui ont, ensuite, été oubliés.
Je souhaite faire oeuvre, et que La Garenne-Colombes, ainsi que le Conseil Général, fassent oeuvre
de souvenir en ramenant à la surface un auteur important de la littérature française."

Philippe Juvin JOURNAL OFFICIEL DE LA GARENNE- COLOMBES NUMÉRO 54 – Séance du 28 janvier 2008

10.03.2009

Maurras et les hussards

Maurras, c'est le bel esprit qui chantait Ulysse avant de louer le maréchal Pétain. A force de contempler les ruines d'un monde qui n'existait plus, il a fini par envisager son époque dans le même état. La biographie très fouillée que lui consacre Stéphane Giocanti nous montre que l'affaire est plus complexe.

aspects1.jpgSeulement, à force de nous dire qu'il y a plusieurs hommes dans Maurras comme Depardieu susurrait à Catherine Deneuve, dans « le Dernier Métro », qu'il y avait plusieurs femmes en elle, on finit par diluer l'essentiel.

Charles Maurras (1868-1952) s'est trompé ! Le fait que Kessel lui ait rendu visite avant la guerre, que Daniel Ha-lévy, de Gaulle, Georges Bernanos, Jacques Lacan aient été inspirés par sa pensée ne change rien à l'affaire.

Qu'il ait servi lors du procès de 1945 de coupable moins gênant que Doriot abattu par un avion ou Déat caché dans un monastère italien, là encore Giocanti a raison. Pourtant, c'est Maurras qui a discrédité l'Action française en applaudissant à la création de la Milice, en trouvant Déat trop critique vis-à-vis de Vichy ou en publiant un article «lamentable » sur Roger Worms (Roger Stéphane) en février 1944 qui fut suivi de l'assassinat de son père, Pierre Worms. Cette dérive fasciste a conduit la droite littéraire à éviter le compagnonnage avec Maurras dans les années 1950.
Ni Marx ni Maurras.

C'est pour éviter le choix que les hussards (Nimier, Blondin, Laurent) cultiveront le refus de l'intellectualisme et de l'engagement. Ils s'attacheront à des écrivains qui avaient du style (Morand et Chardonne) mais peu d'idées, ou des idées si creuses qu'elles finissaient en noir comme les chemises.

souffre.jpgDans « le Soufre et le Moisi », François Dufay suit l'itinéraire de ces fringants jeunes hommes qui rêvaient d'en remontrer aux héros du gauchisme (Sartre) ou du gaullisme (Mauriac). Ils avaient de l'allure, le sens du calembour, de la mauvaise foi et du talent, à défaut de génie.

«Charles Maurras. Le chaos et l'ordre», par Stéphane Giocanti, Flammarion, 580 p., 27 euros. «Le Soufre et le Moisi. La droite littéraire après 1945», par François Dufay, Perrin, 240 p., 16,50 euros.
 
Laurent Lemire
Le Nouvel Observateur

13.12.2008

Qui réhabilite un hussard ? Une mairie d'extrême droite : Orange.

http://www.jacques-perret.com/index.php?sujet_id=1012 

 

Le discours de M. Jacques BOMPARD, maire d'Orange 20.05.2006

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Chers amis,

Nous sommes réunis aujourd'hui pour inaugurer une nouvelle rue de notre bonne ville d'Orange. Depuis notre accession à la tête de la municipalité, en 1995, nous avons inauguré un certain nombre de voies nouvelles et à chaque fois, nous avons essayé de leur donner une dénomination en rapport avec notre histoire, notre culture locale ou nationale.

En inaugurant, ce samedi 20 mai 2006, la rue Jacques PERRET, nous avons le sentiment de faire un acte de gratitude envers un grand écrivain français mais aussi un acte de justice.

Car voici l'un des plus grands écrivains français de la deuxième moitié du XXème siècle qui, depuis l'attribution du Prix Interallié en 1951 et celui du Prince de Monaco dans les années 80, et mis à part le Grand Prix de la Ville de Paris, n'a jamais reçu aucune distinction ou hommage officiel pour son talent et la qualité de son oeuvre. Jusqu' à ce jour, aucune rue, aucune place, aucun square et, bien entendu, aucun collège ou lycée ne porte le nom de Jacques PERRET. A ORANGE, nous voulons aujourd'hui combler cette grave lacune et créer un précédent. Jacques PERRET est un Français, défenseur de son pays envers et contre tout et, surtout, à contre-courant des modes ambiantes et du trop fameux « vent de l'histoire ».

Patriote, Jacques PERRET l'est pour raisons de famille : par son éducation et par piété fraternelle pour son frère Louis, héroïquement tombé en 1916 dans les tranchées de l'Argonne. Jacques PERRET est volontaire en 1940 pour combattre dans les corps-francs, où il reçoit la Médaille militaire pour un fait d'armes exceptionnel que l'on ne manquera pas d' évoquer lors du colloque de cet après-midi. Il est ensuite fait prisonnier et s'évade de son Stalag au bout de trois tentatives d'évasions. Il raconte merveilleusement cette épopée dans Le Caporal Epinglé, adapté par Jean Renoir au cinéma. De retour en FRANCE, il rejoint les rangs de la résistance. Une aventure qu'il décrit dans un autre livre : Bande à Part, Prix Interallié 1951.

Après la guerre, il devient un écrivain de premier plan, aux côtés de ses amis que l'on a appelé les Hussards : Roger NIMIER, Antoine BLONDIN, Kléber HAEDENS, Jacques LAURENT mais aussi Albert VIDALIE ou Marcel AYMÉ. Des écrivains que nos médias et le grand public ont oublié, alors qu'ils ont rajeuni une littérature française qui semblait alors éteinte. Jacques PERRET écrit alors de nombreux romans ou recueils de chroniques dont je ne vous citerai pas la liste, mais que vous retrouverez également lors de l'exposition-colloque de cet après-midi.

Il est aussi un journaliste sportif apprécié. Ses articles dans L'Equipe sur le Tour de France ou sur le Rugby sont toujours très attendus. Vient le temps de la guerre d'Algérie. Jacques PERRET prend alors sa plume pour défendre les partisans du maintien de la France en Algérie. Ses articles lui vaudront plusieurs condamnations pour offenses au Chef de l'Etat qui lui fera retirer sa Médaille militaire. Je me souviens personnellement de ses admirables articles dans le journal L'Esprit Public, dont j'ai été un jeune lecteur et un fervent partisan. Son fils Jean-Louis sera emprisonné pour fait de patriotisme.

Merci à l'A.D.I.M.A.D. (voir le site) de le rappeler par sa présence aujourd'hui à cette inauguration.

C'est avec fierté que nous donnons le nom du grand écrivain Jacques PERRET à cette rue. Puissent les belles pages de ce talent français, inspirer les professeurs et les élèves de l'école qui se trouve en face de nous et qu'il en soit de même pour toutes les écoles de FRANCE.

Je suis également fier de vous dire que pour cette inauguration, nous avons reçu le soutien et le parrainage des académiciens Michel DÉON et Michel MOHRT ainsi que celui de mon ami Jean RASPAIL. Merci aussi à vous tous qui êtes présents aujourd'hui.  

Jacques BOMPARD

A lire :

Le système Bompard (L'Express)

Jacques Bompard, un facho débonnaire (Marianne2)

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