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16.11.2008

Des messes "restaurationnistes" à La Garenne-Colombes

Première messe selon la forme extraordinaire du rite romain ce dimanche 16 novembre à 9h à La Garenne-Colombes (92). 

f1b49def869c1524b8b3cf1b3de234bb.jpgLes "tradis" rentrent en grâce
Claire Chartier Nov 2006

http://jeunecatho.blogspot.com


Après la main tendue de Benoît XVI, les catholiques français nostalgiques de la messe en latin veulent croire que leur heure est arrivée. Au risque d'accentuer les divisions dans l'Eglise

…/…Dans la messe actuelle, on ne voit plus le dogme."

Nostalgiques d'un monde chrétien édifié sous la triple autorité de Dieu, du curé et du paterfamilias, ces croisés de la sainte doctrine clamaient jusque-là leur credo dans l'indifférence générale. Persuadés de détenir la vérité, ces pratiquants minoritaires cultivaient entre eux la mémoire de Mgr Lefebvre, cardinal schismatique excommunié le 1er juillet 1988 pour avoir sacré quatre évêques contre l'avis du pape. On connaissait leur détestation du concile Vatican II (1962-1965), coupable, à leurs yeux, d'avoir ouvert l'Eglise au monde et au "peuple de Dieu", les fidèles. On savait leur répulsion pour le dialogue interreligieux et les rencontres œcuméniques entre chrétiens. On n'ignorait rien de ce qu'ils reprochent à la messe actuelle.
Ce qu'on n'imaginait pas, en revanche, c'est que Benoît XVI, dans un vrai souci d'unité, tendrait aussi rapidement la main à ces catholiques du refus. Certes, il reste le noyau dur des lefebvristes, les intégristes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), toujours en pourparlers avec Rome. Mais les prêtres du Bon-Pasteur peuvent d'ores et déjà célébrer la messe en latin sans demander l'autorisation de l'évêque diocésain, comme c'était le cas jusqu'à présent. Surtout, ils sont autorisés à se livrer à une "critique sérieuse et constructive" de Vatican II…/..

Mais une autre surprise les attendait. Benoît XVI serait sur le point de publier un motu proprio - décret papal - autorisant tout prêtre catholique à célébrer la messe tridentine. D'ordinaire très discrets, les évêques français ont, cette fois, vivement réagi, prenant la plume pour défendre l'esprit du concile…/…
Les "tradis" veulent pourtant croire que leur heure est arrivée. Ce pape bavarois ne partage-t-il pas avec eux l'amour de l'ancienne messe et la défense de l'identité chrétienne? "Dans chaque prêtre il y a un combattant", prévient Philippe Laguérie. Un roman à lui seul, ce Laguérie. Preneur d'églises - à Paris, il a dirigé la paroisse de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, occupée illégalement depuis 1977, et tenté d'investir celle de Saint-Germain-l'Auxerrois…/…le père Laguérie s'est illustré en vantant "l'âme délicate, sensible et nuancée" de Paul Touvier, lors des funérailles du chef de la Milice lyonnaise sous l'Occupation, qu'il célébra en 1996 à Saint-Nicolas-du-Chardonnet…/…


On sent aussi monter un esprit communautariste: les mamans se passent l'adresse du pédiatre ou du prof de maths qui a les compétences requises et les convictions qu'il faut…/…


Toute une génération de prêtres "restaurationnistes" apparaît
Yves Amiot connaît bien cette paroisse parisienne, dont il fit le siège en 1977.

Dans la bibliothèque de cet affable ingénieur retraité trônent les œuvres de Charles Maurras, le fondateur de l'Action française, incarnation du catholicisme de la Contre-Réforme et de l'anti modernisme d'où sont issus les traditionalistes actuels. Sur la table basse, des revues d'extrême droite, très prisées des lefebvristes, souvent proches du Front national. …/…. D'autant que les "tradis" ne sont pas si éloignés des mouvements conservateurs très en cour au Vatican, tels que les Légionnaires du Christ.

Après la main tendue de Benoît XVI, les catholiques français nostalgiques de la messe en latin veulent croire que leur heure est arrivée. Au risque d'accentuer les divisions dans l'Eglise…/…

"L'islam est un combat antichrétien." Les agressions dans la rue, les tournantes? La faute aux musulmans. "L'islam, c'est le sang", lâche un homme dans l'assistance. Dans sa paroisse populaire de Bordeaux, le père Aylies, lui, n'a qu'une crainte: que les catholiques ordinaires soient désormais "confondus" avec les traditionalistes.

 

Source de l'article : Juventas Christi

 

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