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03.03.2009

Lettre à tous les conseillers municipaux de La Garenne-Colombes (médiathèque)

Lors du dernier Conseil municipal du 10 février 2009 et à propos du chantier de la médiathèque, il a été lu au public présent un extrait de lettre d'un riverain.

Un extrait qui, hors contexte de l'historique du dossier, pouvait laisser libre cours à toutes les interprétations dont les moins honorables pour la famille citée en public.

Cette famille, Garennoise depuis toujours en a été profondément affectée et a tenu à adresser un courrier à tous les membres du conseil municipal. Les courriers nominatifs ont été remis en mairie le 26 février. Vous le trouverez ci-dessous dans son intégralité.

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Version imprimable (Pdf)

A tous les Conseillers municipaux
Mairie de la Garenne-Colombes
92250 la Garenne-Colombes

La Garenne, le 26 Février 2009


Madame, Monsieur,


Lors du Conseil Municipal du 10 février 2009 vous avez pu constater que certains propos nous concernant on été tenus en public. Ces propos laissaient entendre que notre action avait pour unique but un enrichissement de notre part au détriment de la collectivité.
Ces accusations gratuites et infondées tenues en public par Messieurs Philippe Juvin et Jean-Pierre Hervo,  s’appuyant sur une présentation tronquée et altérée de la réalité, m’ont profondément affecté et je trouve déplacé que des élus qui ont eu ma confiance et pour lesquels je me suis engagé lors des cantonales de 2004 puissent se permettre de jeter la suspicion et le discrédit sur ma famille.
Néanmoins, je comprends tout à fait que la façon dont les choses vous ont été présentées puisse vous troubler. C’est pourquoi je tiens à vous communiquer tous les éléments dont je dispose afin que vous puissiez avoir une appréciation personnelle et éclairée de la réalité du contexte et mesurer l’angoisse qui est la nôtre au quotidien depuis 4 ans à présent.


J’ai 81 ans avec une petite retraite et ai toujours vécu à la Garenne-Colombes avec mon frère François en copropriété dans nos pavillons respectifs édifiés sur notre parcelle commune de 371m². Notre maison représente notre seul bien à moi, mon épouse et mes 3 enfants.
En Mars 2005, la Mairie via l’intervention de la SEM-92 m’a demandé si j’étais d’accord pour céder mon terrain en vue de la création d’une médiathèque. Nous avons formulé un accord de principe repris dans le courrier n°CB/BP/LGC-05-008 daté du 25/03/05 de Monsieur Claude Benoit Responsable du service foncier de la SEM-92, sous réserve que la commune nous reloge à l’identique. Je précise que je n’ai pas demandé d’argent mais un échange contre un pavillon similaire sur la Garenne Centre et que mon frère souhaitait lui un appartement d’au moins 2 pièces avec ascenseur.


En réponse, la SEM-92 a formulé une proposition financière qui renseignements pris sur le marché immobilier s’avérait nettement insuffisante et ne permettait en aucun cas l’achat d’un pavillon pour nous. Quant à mon frère François, il pouvait tout au plus espérer obtenir un studio dans l’ancien et sans ascenseur avec l’indemnisation proposée. Nous avons donc décliné l’offre de la Mairie.
Au cours de l’été 2006, suite à la création du Plan Local d’Urbanisme, nous nous sommes rendus compte que notre terrain était passé en réserve foncière afin d’y édifier la future médiathèque et ses extensions. Le passage en réserve foncière permet à terme une expropriation sur la base de l’avis des domaines avec une estimation aléatoire.


En date du 13 Novembre 2006,  la ville de la Garenne a acquis par procédure amiable le pavillon de 70m² sur une parcelle de 282m² situé à l’angle de la rue et jouxtant notre terrain afin d’y édifier la médiathèque pour un prix de 700.000 Euros alors que les domaines l’estimaient à 274.000 Euros (JO du Conseil Municipal n°43 du 13/11/2006 pages 16-17).
En juin 2008, Monsieur Hervo, adjoint au Maire en charge de l’urbanisme, accompagné de Mademoiselle Rozenker, nous a convoqués mon frère et moi-même en mairie afin de nous faire part du projet de médiathèque qui devait se construire en limite de propriété et enclavant notre terrain par un mur de 12m de haut côté sud et 8m de haut côté ouest.


Par ailleurs, M Hervo souhaitait que nous laissions un accès au chantier depuis notre terrain et que nous abattions notre mur et le portail pour faciliter les travaux. Nous lui avons alors demandé de formuler sa demande par écrit et nous nous sommes vus répondre que la mairie soucieuse de son budget ne voyait pas l’utilité de payer un timbre pour cela !!! Face à une telle réponse, j’ai refusé de donner mon accord.
Je souhaite également vous informer que je suis invalide GIC et que si la mairie abattait le mur de séparation et le portail de mon pavillon, comme elle me le demandait, je ne pourrais alors plus garer ma voiture dans mon jardin ce qui me rendrait l’accès à mon pavillon pénible.  En réponse à cette remarque que j’avais formulée à une personne de la mairie, je m’étais vu répondre : « vous n’aurez qu’à garer votre voiture dans la rue ».


Un peu déstabilisés par l’attitude de la mairie, nous avons pris conseil auprès d’un avocat spécialisé qui a déposé un recours à l’encontre du permis de construire de la médiathèque en raison de l’absence totale de places de parking dans la construction, d’une intégration paysagère approximative et d’une capacité d’accueil imprécise.
Une fois le recours déposé le 16 juin 2008, c’est la Mairie qui a proposé la première et de sa propre initiative une discussion en vue d’une résolution amiable par un courrier en date du 1er juillet suivant signé par J-G Lieberherr (ref 11DR/2008 520) nous invitant à venir discuter à la Mairie.
Pleins de bonne volonté et soucieux de trouver un arrangement équitable en raison de la dévalorisation de notre bien et du risque d’expropriation à moyen terme, tout en ayant conscience des besoins de développement de la commune, nous avons eu recours aux services d’un médiateur. Les discussions n’ont pas abouti car, selon ce dernier, la mairie a rapidement montré une certaine mauvaise volonté dans la recherche d’un accord. Dans le cadre de cette médiation qui a duré 5 mois, de Août à Décembre 2008, une dizaine de courriers ont été échangés.


L’ensemble de ces courriers, dont je vous invite à prendre connaissance, ne peuvent en aucun cas se réduire à la phrase qui a été lancée au cours du Conseil Municipal du 10 février dernier.
En effet, la construction de la Médiathèque fait courir de graves préjudices à nous-mêmes et à notre quartier avec en ce qui nous concerne un risque d’expropriation possible à terme. Nos craintes se sont d’ailleurs renforcées par le dernier courrier (réf BAT/DR/2008-1550) de la mairie reçu le 15 Décembre 2008. Dans ce courrier signé de Monsieur Philippe Juvin, il est écrit : « En outre, je vous informe que je sollicite mes services pour réfléchir à l’extension du projet de médiathèque sur les parcelles voisines. »
Suite au démarrage des travaux en Décembre 2008 alors que notre recours n’était pas encore jugé sur le fond, nous avons été forcés de déposer une demande de jugement en référé afin de suspendre la construction le temps que le jugement sur le fond intervienne. Le juge des référés a rendu une ordonnance en date du 22 janvier 2009 et signifiée le 2 février à Monsieur le Maire ordonnant l’arrêt immédiat des travaux en raison de sérieux doutes sur la légalité du Permis de Construire. Ce qui montre très clairement le sérieux et le bien-fondé de notre action.
Cette suspension du permis de construire a certainement été la cause du Conseil Municipal du 10 Février 2009 auquel vous avez assisté et au cours duquel vous avez pu constater la gravité du problème.


Je tenais à vous dire que je suis sincèrement navré que nous en soyons arrivés à ce que je considère comme étant un gâchis qui je le pense ne sert ni les intérêts de Monsieur le Maire, ni les miens, et en tout état de cause certainement pas ceux de la commune.
En effet la non exécution de l’ordonnance du juge des référés du Tribunal Administratif de Versailles et la poursuite des travaux à ce jour, et ce malgré une décision de justice rendue le 22 Janvier et signifiée le 2 février 2009, engagent la responsabilité de la commune.
En tout état de cause, le permis modificatif déposé et délivré en une journée (là où il a fallu quatre jours pour notifier un ordre de service d’arrêt des travaux en application de l’ordonnance de référé), le lendemain même de la tenue du Conseil Municipal ayant pour objet d’autoriser le Maire à cette fin ainsi qu’à celle de déposer un nouveau permis, ne saurait constituer un fondement légal à la poursuite des travaux.
Il me paraît utile en effet de vous préciser à cet égard qu’un permis modificatif ne constitue pas une nouvelle décision exécutoire mais une simple modification de la décision initiale à laquelle il est accessoire.

Le caractère exécutoire d’un tel acte dépend donc de celui du permis de construire initial.

En l’espèce, indépendamment de la question de sa légalité et du fait qu’il ne peut en aucun cas être considéré comme corrigeant les vices entachant le permis initial, le permis modificatif, délivré de manière expéditive le 11 février 2009, ne saurait en tout état de cause permettre de rendre de nouveau exécutoire le permis du 16 avril 2008 dont la suspension a été ordonnée par le juge des référés.

Il est à rappeler que la continuation d’un chantier de construction malgré une ordonnance exécutoire ayant prononcé la suspension d’un permis de construire constitue, outre la méconnaissance d’une décision de justice, une infraction pénale susceptible d’exposer son auteur à de lourdes amendes.
A cet égard, constatant l’incapacité de la DDE92 à intervenir en raison d’un manque de moyens invoqués et l’absence de réaction des services de Police du Commissariat de la Garenne compétent pour constater l’infraction aux articles L 480-1 et L 480-4 du code de l’urbanisme, j’ai été forcé de déposer une plainte auprès de Monsieur le Procureur de la République.
J’ai par ailleurs alerté notre Député Jacques Kossowski de se qui se passe à la Garenne-Colombes actuellement en lui remettant personnellement l’ensemble du dossier.
Dans cette affaire navrante, j’ai toujours agi avec dignité et droiture en montrant de la bonne volonté. Ma seule et unique préoccupation a toujours été le respect du droit, le souci de ne pas me faire déposséder de mon unique bien et d’être certain que ma famille et moi sommes et resterons à l’abri de tout souci.

J’espère que ce courrier, adressé à tous les Conseillers Municipaux, vous permettra de mieux appréhender cette situation dont je me serais bien passé vu mon âge et vous prie, Madame, Monsieur de croire en mes meilleurs sentiments.


Mr Dubois

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Médiathèque     --------------------------    Riverains cités au CM

media-f.jpg

Commentaires

La morale de cette histoire pourrait être :

Il ne fait pas bon croiser la route d'un politique, surtout quand celui-ci est un arriviste !

Quant à notre Jean Amadou municipal c'est un épouvantable cynique, dont le sourire fait froid dans le dos... Quelques fois il me fait penser à son illustre sosie, l'humour en moins bien sur...

Ecrit par : Paolo Grattez | 03.03.2009

Ce courrier est à la fois très digne et objectif sur les méthode employées.

Si vraiement cela s'est déroulé ainsi, et je ne vois aucune raison pour qu'il n'en soit pas ainsi, je trouve la méthode absolument ignoble et j'ai qu'un seul mot à dire : Ecoeurement
(modéré)
Heureusement ces gens semblent à la fois dignes et opiniatre, ce qui malheureusement n'a pas du être le cas de tous les autres personnes vulnérables, car j'imagine que la méthode est rodée et à du être utilisé par ailleur, notament aux champs-philippe.

Mais au fait, notre Maire n'est t'il pas en charge de l'action social au sein du conseil général du 92, voici donc le sens qu'il entend donner à l'action sociale, quel bel exemple...

Ecrit par : Victor | 03.03.2009

Si tels sont les faits: les méthodes de notre municipalité sont pitoyables. Peut-on les destituer.......

Ecrit par : Ramon Mercader | 03.03.2009

C'est une honte que la Mairie se comporte ainsi auprès de ses administrés les plus agés et les plus fragiles!

Aucun respect pour les anciens! Alors que ce sont ceux la même qui votent le plus généralement pour la majorité actuellement en place à La Garenne. Cette municipalité ne fait vraiment pas honneur à son électorat!

Vraiment c'est honteux!

Ecrit par : Jerome | 03.03.2009

Une question me taraude face à un potentiel fiasco en perspective.

Combien cette affaire va-t-elle couter aux Garennois ?

Il semble en effet que ce chantier ne soit pas tout a fait legal avec tous les risques que cela suppose pour la commune.

Je ne connais pas les détails de l'affaire, mais sa conduite me semble pour le moins hasardeuse de la part de la Mairie. En effet la prise de risque est énorme face à différend qui semble finalement assez simple et plutôt légitime de la part du riverain.

Tout ceci montre une certaine irrationalité des responsables dans le traitement d'un problème pourtant assez simple et c'est préoccupant pour la suite.

Ecrit par : Garennois | 03.03.2009

Quand on voit les procédés utilisés par la municipalité lors de la "polémiquette" relative au nom du nouveau collège ( ravalement du personnage de Kléber Haedens, vandalisation de la page Wikipédia, diffusion de fausses informations ( Un Goncourt pour Kléber ) Plus rien ne peut étonner, ils sont presque aussi fort que moi.
Si d'aucuns veulent se lancer dans cette voie, voici quelques conseils ....à ne pas suivre évidemment :
http://www.scribd.com/doc/236704/Les-10-lecons-de-management-par-Don-Corleone

Ecrit par : Don Corleone | 03.03.2009

Le bon, le bête et le truand

Un promoteur passe chez vous. Il veut acheter votre maison qui n'est pourtant pas en vente. Au prix du marché votre maison est estimée à 800.000 euros. Vous le savez, il le sait aussi. Vous avancez le chiffre de 900.000 euros. Il vous en propose 850.000. Affaire conclue ! Tout le monde est content.

Ce quidam est quelqu'un qui sait ce qu'il veut : votre maison.

Un type passe chez vous. Il veut acheter votre maison qui n'est pourtant pas en vente. Au prix du marché votre maison est estimée à 800.000 euros. Vous le savez, il le sait aussi.
Vous l'écoutez et lui demandez de vous faire une offre. Il vous propose 400.000 euros.
Vous êtes poli et le raccompagnez sur le pas de la porte.

Ce type est un doux rêveur. Il n'y connaît rien en affaires.

Un autre promoteur passe chez vous. Il veut acheter votre maison qui n'est pourtant pas en vente. Au prix du marché votre maison est estimée à 800.000 euros. Vous le savez, il le sait aussi.
Vous l'écoutez et lui demandez de faire une offre. Il vous propose 400.000 euros.
Vous êtes poli et le raccompagnez sur le pas de la porte.

Mais il revient pour vous apprendre qu'il va faire en sorte que votre maison soit classée en réserve foncière, donc que vous ne pourrez plus la vendre et qu'au final vous finirez bien par tomber sous le coup d'une expropriation. En deux mots, que vous feriez mieux de vous exécuter à ses conditions avant de tout perdre. Vous êtes à la retraite et handicapé, cette maison est votre seul toit, le toit de votre famille et votre seul bien.

Quel est le bon adjectif pour décrire ce dernier "promoteur" ?
Dans quel pays se passe cette histoire ?

Ecrit par : Gilbert | 04.03.2009

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