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25.03.2009

Kleber Haedens, critique littéraire talentueux ?

Kleber Haedens avait "une belle plume" comme Adolphe Hitler avait le sens de l'OR-GA-NI-SA-TION. L'Allemagne ne lui doit-elle pas un magnifique réseau autoroutier, à Adolphe ? Nous, à La Garenne, on doit à Kleber, la lecture forcée d'une belle histoire de la Littérature française, une oeuvre de combat.
Des raisons pas suffisantes pour donner leur nom à des écoles.


Kleber Haedens, critique littéraire, c'est vrai. De talent, cela reste à voir ...

Un critique critique, soit.

Kleber Haedens critiqua fortement Emile Zola dans son Histoire de la Littérature. Est-ce pour son œuvre ou pour avoir superbement défendu le juif Dreyfus par le mémorable "J'accuse" de janvier 1898 ?

Kleber Haedens "démoli" surtout Romain Gary (1914-1980) qu'il accuse de ne pas maîtriser parfaitement le français. Haedens lui reproche "un déluge de virgule". C'est vrai, le français n'était pas sa langue maternelle. Gary avait 14 ans quand sa mère, juive et polonaise s'est installée à Nice.

PouletRevolution.jpgHaedens, à l'inverse "encense" un écrivain belge comme Robert Poulet (1893-1989).
Robert Poulet, écrivain non-conformiste et anarchiste de droite, "rexiste" et  fasciste qui fonde pendant la Seconde Guerre mondiale le quotidien "Le Nouveau journal" qui défend une politique de collaboration conditionnelle avec l'occupant nazi.

Mais, au fait, que sont devenus ces écrivains après la critique de Haedens ?

De Zola, je ne vous ferai pas l'affront de dire pourquoi il est encore et pour longtemps au programme du Bac.

De Romain Gary, je dirai simplement que c'est le seul écrivain qui remporta deux prix Goncourt, en 1956 et en 1975, l'un sous son nom, l'autre avec le pseudonyme de  Ajar. Pour mémoire, Haedens ne reçu, lui, qu'une parodie de Goncourt, le prix dissident Jules de Goncourt, décerné sans vote par Sacha Guitry.

logoCCF_RGARY.jpgPour information maintenant, il est amusant de savoir qu'un centre culturel de l'ambassade de France à Jérusalem porte le nom de Romain Gary.

Quant à Robert Poulet, encensé par la critique de notre Haedens municipal, il fut arrêté et condamné à mort en 1945, puis sa peine commuée en exil.
Il s'installa ensuite en région parisienne, où il exerça une activité d'éditeur. Il fut l'éditeur du Pont de Londres, la seconde partie de Guignol's band, de Louis-Ferdinand Céline. Les articles de Robert Poulet, journaliste, consacrés à la littérature furent aussi très appréciés des lecteurs de l'hebdomadaire Rivarol, le journal d'extrême droite qui comptait comme autres rédacteurs des écrivains comme Antoine Blondin et Lucien Rebatet.  Rivarol qui, soit dit en passant, a fait l'objet de nombreuses condamnations par la justice française, notamment pour « incitation à la haine raciale » et soutient par ailleurs le « droit à la libre expression » des partisans du « révisionnisme ». (Ndlr : Bonjour Mgr Williamson).

En présentant l'année dernière, Kleber Haedens aux Garennois, Philippe Juvin, maire de La Garenne-Colombes eu ces mots : je souhaite faire œuvre, et que La Garenne-Colombes, ainsi que le Conseil Général, fassent œuvre de souvenir en ramenant à la surface un auteur important de la littérature française.
Si nous pouvons aider à faire vivre la mémoire d’un homme qui fut un critique exceptionnel, je pense que La Garenne-Colombes pourra y gagner,
…(PV du Conseil municipal du 28.01.2008).

J'ose espérer que le professeur Juvin ne s'était pas correctement informé sur "son poulain", Kleber Haedens, l'auteur de son livre de chevet, avant de proposer un type qui s'avère être sacrément antisémite.


Car même "au nom de la liberté de penser", on ne peut pas tout faire sur une école de la République.

PlilBert

Commentaires

Billet ridicule : le critique n'est pas un analyste qui prédit le cours des valeurs (K. H. voyait X à 100 € et aujourd'hui c'est une penny stock, voilà à quoi tient toute votre argumentation).
En outre, les exemples sont particulièrement mal choisis : Zola était depuis longtemps un auteur consacré au moment où K. H. lui consacre des lignes acides. On peut encore, quoiqu'il soit au "programme du Bac" — ce qui n'est pas forcément une recommandation —, ne pas aimer Zola. Romain Gary reste un honnête écrivain de seconde zone (et qui le savait). Robert Poulet était un grand critique, injustement oublié, et un célinien hors-pair.

Ecrit par : max | 25.03.2009

Merci Max (aue) de venir encore ici défendre le "poulain" de Philippe Juvin. C'est courageux. Bien que les commentaires soient libres, vous êtes le dernier à oser encore venir vous frotter aux "indécrottables républicains" que nous sommes.
Vous avez raison, nul n'est obligé d'aimer un écrivain, que ce soit Zola, Henri Béraud, Céline, Boris Vian ou un autre. Il semblerait que nous soyons maintenant 2.000 à ne pas partager votre avis sur Haedens (pour une école) et d'avoir signé sous nos noms une pétition dans ce sens. Moi, je ne fais pas de politique, mais avoir deux mille personnes opposées à un choix littéraire me paraitraît une raison suffisante pour remettre mon choix littéraire à l'appréciation de mes administrés, non ?
Lire, aimer, conseiller, pas de problème. Imposer un choix aussi controversé, c'est suicidaire ... mais chacun fait comme il veut. Article 22. Revenez quand vous voulez. J'apprécie votre savoir-vivre.

Ecrit par : PhilBert | 25.03.2009

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