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14.06.2009

Une dépressurisation brutale rend inconscient

 

LE MONDE | 03.06.09 |

14h15

 

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/03/une-depr...

 

Dans l'enquête sur les causes de l'accident du vol Air France AF 447 Rio de Janeiro-Paris, qui a coûté la vie à 228 personnes, les enquêteurs n'en étaient encore, mercredi 3 juin, qu'au stade des hypothèses.

 

Philippe Juvin, en campagne, quatre jours avant les élections européennes avait, quant à lui un avis à partager avec la France entière. C'était dans le Monde du 3 juin.

 

Plus on s'élève en altitude, plus l'oxygène se raréfie. C'est un phénomène connu des alpinistes et l'ascension des grands sommets s'effectue avec une assistance en oxygène.

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Une dépressurisation brutale rend inconscient

LE MONDE | 03.06.09 |

14h15

Le Monde - ‎3 juin 2009‎

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/03/une-depr...

Dans le cas de l'accident de l'Airbus A330-200, estime le professeur Juvin, si une dépressurisation brutale s'est bien produite, même en étant elle-même ...

Dans l'enquête sur les causes de l'accident du vol Air France AF 447 Rio de Janeiro-Paris, qui a coûté la vie à 228 personnes, les enquêteurs n'en étaient encore, mercredi 3 juin, qu'au stade des hypothèses.

Parmi les scénarios avancés figure celui d'une dépressurisation brutale et violente, même si elle n'est pas la cause première de la catastrophe. Si tel était le cas, un tel événement aurait eu comme conséquence sur le plan médical pour les personnes à bord de l'avion "une perte de connaissance qui précède certainement la mort", affirme le professeur Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Beaujon (Clichy-la-Garenne, Hauts-de-Seine). Plus on s'élève en altitude, plus l'oxygène se raréfie. C'est un phénomène connu des alpinistes et l'ascension des grands sommets s'effectue avec une assistance en oxygène.

HYPOXIE

De même, lors des sauts depuis une très haute altitude, les parachutistes sont équipés de combinaisons assurant un approvisionnement en oxygène en même temps qu'une protection contre le froid. C'est pour cette raison que les cabines des avions volant à des altitudes de l'ordre de 10 000 mètres sont pressurisées.

En effet, "en l'absence d'un tel dispositif, la pression partielle de l'oxygène dans l'air diminue considérablement et le cerveau n'est plus suffisamment oxygéné. C'est le phénomène d'hypoxie qui entraîne très rapidement la perte de connaissance. Si la dépressurisation est extrêmement brutale et violente, l'inconscience survient en quelques instants à peine et un coma profond s'installe. Si c'est bien une dépressurisation violente qui a eu lieu, je n'ai aucun doute sur le fait que les victimes de cet accident ne se sont rendues compte de rien", indique M. Juvin.

En effet, selon ce médecin, pour ceux des passagers qui étaient éveillés - le vol AF447 avait décollé à 0 h 29 et la catastrophe serait survenue plusieurs heures plus tard - la perte de connaissance a dû intervenir de manière "aussi insaisissable que le moment où l'on s'endort. Nous ne pouvons percevoir le moment où le cerveau lâche prise et où nous devenons inconscients."

Dans le cas de l'accident de l'Airbus A330-200, estime le professeur Juvin, si une dépressurisation brutale s'est bien produite, même en étant elle-même secondaire à une autre cause, "les événements qui auraient suivi auraient affecté des personnes inconscientes".

Paul Benkimoun

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