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01.07.2009

Retour à la «raison» dans les Hauts-de-Seine.

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Billet du jour

26605-0_1227540022.jpgAdios Kléber Haedens

Par Grégoire Leménager

Le conseil général des Hauts-de-Seine avait pris la décision de le baptiser ainsi, le maire UMP de la Garenne-Colombes était d'accord, et la première pierre de l'établissement avait été posée le 26 novembre dernier en présence de Jean d'Ormesson. Mais depuis le 20 juin, on sait qu'il n'y aura finalement pas de collège Kléber-Haedens.

Ce n'est pas qu'on ait finalement préféré, au nom de cet écrivain (1913-1976) qui fut autrefois membre de l'Action française, celui d'Antoine de Saint-Exupéry, de Boris Vian ou d'Amélie Nothomb. Non, il s'appellera très prosaïquement «collège Champs-Philippe», comme le quartier où il se trouve, puisque l'autre établissement de la municipalité s'appelle «Vallées», comme le quartier où il se situe. On voit par là que la logique et l'esprit de géométrie ont vaincu, à la Garenne-Colombes.

Tant pis pour la littérature, tant mieux pour le collectif de parents d'élèves et de profs qui s'étaient mobilisés pour dire «Non à Kléber Haedens», et refuser que le collège porte le nom d'une «icône de l'extrême-droite, des royalistes, des nationalistes et des fascistes». Ils avaient déposé pas moins de huit recours en annulation au tribunal administratif de Versailles. Et l'ambiance avait monté d'un cran dans les Hauts-de-Seine.

Aujourd'hui, l'un d'eux peut donc se réjouir, en confiant que «ce sont Patrick Devedjian et Isabelle Balkany (bien remontés par un Nicolas Sarkozy en personne) qui ont fini par faire revenir le maire* de la commune à la raison». Et de souligner, au passage, quelle était précisément la position du collectif anti-Haedens :

«Nous n'étions pas dans un procès d'écrivain, ni dans un débat littéraire, nous étions bien dans un combat pour empêcher de banaliser ce qui 70 ans plus tôt avait conduit au désastre, je parle de la banalisation de l'antisémitisme.

Il y a un collège Thierry Maulnier à Nice, il y a bien failli avoir un collège Haedens à La Garenne, il ne restait plus qu'à attendre un peu pour trouver un lycée Brasillach ou Rebatet, au nom de la littérature.»

D'ailleurs, le futur principal du nouvel établissement s'est également déclaré satisfait par l'issue de cette affaire. C'est quelqu'un qui sait à quoi s'en tenir, avec les noms de personnalités : lui-même vient du collège Pierre Perret, qu'il avait inauguré en présence du chanteur. Ça ne s'invente pas.

G.L.

(*) Philippe Juvin, qui vient d'être élu député européen sur la liste UMP.

Ndlr : ce n'est pas le Conseil général qui avait pris cette décision. C'est bien le maire de La Garenne-Colombes , Philippe Juvin qui l'a proposé et qui a défendu SON choix au delà du raisonnable. 

Commentaires

Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte que ce billet de l'excellent Grégoire Leménager n'est pas exactement favorable à votre "cause", et sous un humour aigre-doux d'une rare méchanceté à l'endroit de votre "collectif". La fin surtout, sans lourdeur ni trait appuyé, résume tout. In cauda venenum.

Ecrit par : Max | 02.07.2009

Collège Robert Brasillach, ça c'est une bonne idée, pov Max.

Ecrit par : Françoise | 02.07.2009

Faites donc attention de ne pas vous la mordre !

Moi j'ai arrêté d’essayer, je tombais à chaque fois du sofa...

Ecrit par : Don Diego de la Vega | 02.07.2009

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