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01.12.2008

Le Conseil national du sida hostile à la proposition de l'UMP (Philippe Juvin) d'autotests libres

2c7c15404155bfed39b37a0bba5c7cdf.gif©AFP / 01 décembre 2008 17h01

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PARIS - Le Conseil national du sida a jugé que la proposition de responsables de l'UMP de mettre à disposition générale les autotests du sida était "une fausse bonne idée" qui ne répondait pas aux besoins.

Dimanche deux responsables du secteur santé à l'UMP avait demandé de "mettre immédiatement en vente libre les kits de dépistage du sida", estimant l'expérimentation en cours de tests rapides en lien avec des associations "totalement insuffisante".

"Il est nécessaire de généraliser la proposition de test de dépistage dans les structures de santé et de la banaliser", a admis le CNS dans un communiqué, rappelant que la découverte tardive de l'infection "a des conséquences néfastes sur l'espérance de vie" et que "l'ignorance du statut peut favoriser les transmissions".

Mais "en dépit de son bon sens apparent, la proposition de l'UMP de mise à disposition des autotests, à distinguer des tests rapides, ne répond pas aux besoins", ajoute le CNS.

Il a estimé que pour "sensibiliser des personnes qui ne se sentent pas concernées et les amener au dépistage", la proposition du test lors des contacts avec un médecin était "plus pertinente", de même que "l'offre de tests rapides aux urgences".

En outre le CNS souligne que "la découverte de l'infection à VIH ne s'accompagne pas nécessairement d'un recours aux soins", du fait notamment de la stigmatisation et de la discrimination des personnes infectées.

En 2007, rappelle le CNS, "un tiers des personnes qui arrivent dans le système de soin à un stade trop tardif de maladie déclarée (sida) connaissaient antérieurement leur séropositivité au VIH".

Le CNS craint encore que les autotests puissent "être utilisés avant une relation sexuelle afin de justifier le non usage du préservatif". Il note que déjà la position de l'UMP est "reprise par des groupes prônant les relations sexuelles non protégées".

Le directeur général de la santé le Pr Didier Houssin avait déjà contesté la proposition de l'UMP, estimant qu'on ne pouvait "déconnecter" le dépistage d'un message "d'information et de prévention".

Jean-Luc Romero, président d'Elus locaux contre le Sida et membre du Conseil national du sida (CNS), avait jugé la proposition "irresponsable".

(©AFP / 01 décembre 2008 17h01)

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