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25.04.2009

Kleber Haedens, journaliste d'un autre journal antisémite : Aspects de La France.

Le collège de La Garenne devrait porter le nom de Kleber Haedens, secrétaire de Charles Maurras et un des rédacteurs du tristement célèbre "Je suis partout" en 1938 et 1940 quand ce journal était à l'apogée de son antisémitisme.

Quand Robert Brasillach (condamné plus tard à mort pour dénonciation de juifs et de résistants) quitta la rédaction en chef de Je suis partout, Kleber Haedens a alors rejoint l'équipe rédactionnel d'Aspect de La France, principal périodique du mouvement de la Révolution Nationale de Charles Maurras.

Un mouvement qui soutint activement le régime nazi durant la seconde guerre mondiale, le gouvernement de Pétain de Vichy, les partisans de l’Algérie française et les terroristes de l'OAS et qui fut toujours farouchement antisémite. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Restauration_nationale_(France)

La Restauration nationale (RN) est aujourd'hui encore le centre de propagande royaliste et d'Action français. C'est une formation politique royaliste française fondée en 1955 par Pierre Juhel et Louis-Olivier de Roux , originellement issue de l'Action française et de la doctrine du nationalisme intégral de Charles Maurras.

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Le principal périodique qui diffusait les idées du mouvement était Aspects de la France, créé quelques années plus tôt par Georges Calzant pour faire suite à L'Action française.

À partir des années 60, la Restauration nationale crée divers organes de propagande dont :

Restauration nationale (1963-1971)
L'AF université (1964-1973)
Dossiers d'Action française (1968-1971)
L'Action française étudiante (1971-1980),

En 1992, Aspects de la France est remplacé par L'Action française hebdo (dirigé par Pierre Pujo) qui change de nom en 1998 pour L'Action Française 2000. Ce périodique est lié au Centre royaliste d'Action française (également dirigé par Pujo) issu d'une scission au sein du mouvement. Le journal est aujourd'hui disponible dans les kiosques ou par abonnement.

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http://www.afe-blog.com/?p=1140

Kleber Haedens, un vedette toujours d'actualité à l'AF ...

Commentaire de : french-refractaire

Très bien, bravo monsieur le Maire !

02.04.2009

Sacha Guitry - Je suis partout et notre Haedens municipal ...

monsieur-batignole.jpgAlors qu'il déjeune au restaurant avec son ami l'administrateur et sa petite amie, Pierre-Jean (qui pourrait être notre Kleber Haedens, lui aussi critique à Je suis partout) se dirige vers l'entrée pour saluer l'homme distingué qui vient d'arriver, Sacha Guitry :

- Pierre-Jean : Maître, excusez-moi. Maître, un instant.
- Sacha Guitry : Nous nous connaissons ?
- Pierre-Jean : Pierre-Jean Lamour.
- Sacha Guitry : Plaît-il ?
- Pierre-Jean : Je vous ai remis le manuscrit d'une de mes pièces il y a un mois. Ha ! Mais j'écris sous le pseudonyme de Francis Mozer.
- Sacha Guitry : Francis Mozer... Mais bien sûr ! Francis Mozer : le redoutable critique de "Je Suis Partout". L'auteur qui écrit avec un fusil mitrailleur, comme ses initiales le précisent...
- Pierre-Jean : Mes initiales ?
- Sacha Guitry : F.M. À moins que vous préférez "Fort Médiocre".

- Pierre-Jean : Vous m'insultez Monsieur.
- Sacha Guitry :  Hum, OUI. Mais moi, je n'en fais pas mon gagne-pain, jeune homme !

Extrait de Mr Batignole

20.03.2009

Céline : la plus belle épitaphe sera de Kleber Haedens

cceline-mort.jpgLe 4 juillet 1961, devant le caveau provisoire, au cimetière de Meudon, il n'y aura pas foule autour du cercueil de Louis-Ferdinand Céline. Il y aura beaucoup mieux que cela: une cinquantaine de vrais amis, au premier rang desquels Marcel Aymé et Roger Nimier. À côté du " désastreux épicier " , Gaston Gallimard, profondément ému.
Il n'y aura pas non plus de vibrant discours.

C'est dans Paris-Presse, du même jour, que Kléber Haedens écrira la plus belle épitaphe qui pouvait honorer " le Breton qui rêvait du grand large et était resté ligoté à la terre, le marin des traversées fantômes, perdu enfin de l'autre côté de la vie" : " Depuis ce matin, la voix de Céline écrase les puissances liguées, cette voix formidable que l'on a voulu étouffer sous les cendres et qui va résonner jusqu'à la fin des temps. "

Il n'y aura pas de collège Céline mais à défaut, un petit collège Kleber Haedens, en banlieue ferait peut-être l'affaire... Rendons hommage à ceux qui rendent hommage pourrait être la devise des pseudos anticonformistes. Une forme de courage qui a permis à certains de passer sans encombre l'épuration. Les Hussards* n'ont-ils pas, d’ailleurs tenté de réhabiliter des écrivains « censurés », tels André Fraigneau, Lucien Rebatet ou Robert Brasillach. ... ? Il n'y a pas plus de collège Brassilach ou Rebatet qu'il n'y a de lycée Céline mais qu'est-ce qu'il y a comme tentatives de nommer des écoles du nom des faux-culs qui les ont admirés.

 PhilBert

 

* Les Hussards : ce groupe était le fruit de la brillante imagination de Bernard Frank, qui les a réunis sous l'appellation ironique de « hussards » dans un article resté célèbre, paru dans la revue Les Temps modernes en décembre 1952 : « Grognards et hussards »

Hussards : Jacques Chardonne, Paul Morand, Antoine Blondin, Michel Déon, Jacques Laurent, et Roger Nimier, Kléber Haedens, Stephen Hecquet, Roland Laudenbach, Félicien Marceau, François Nourissier, Jacques Perret ou encore Guy Dupré.

Beaucoup des écrivains rattachés au groupe refusèrent cette étiquette de hussard. Certains ont même dénié l'existence de ce mouvement littéraire.

09.12.2008

Selon Philippe Juvin, il y aurait eu une bonne période pour écrire dans "Je suis partout" et une mauvaise ...

Kleber Haedens y publiera des articles le 25 mars et le 1er juillet 1938 et le 22 mars 1940.

Le premier article y sera publié 21 jours après la publication d'un tract antisémite de Louis-Ferdinand Céline et le dernier deux mois avant l'arrestation des deux directeurs de la publication.

Etait-ce dans la bonne période, Monsieur le maire ? (voir le blog de Philippe Juvin)

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Matière à réflexion :

Une frange de la société française, imprégnée notamment de la pensée maurassienne, était antisémite. Il suffit de parcourir la presse de l'époque pour le constater.

Pour illustrer mon propos, voici un texte de Lucien Rebatet publiée dans "Je suis partout" en 1938 ... au sujet d’un statut des Juifs !

 

Ce texte, est reproduit dans l’ouvrage de Bruttmann, le voici :

"Nous voulons donc rendre par un statut les Juifs à leur nationalité juive. Ce statut n’aura rien d’insultant ni de tyrannique. Il sanctionnera une réalité que l’on a vainement cherché à méconnaître. Les termes de ce statut sont à débattre. Mais il doit comporter nécessairement le retrait aux Juifs de la qualité de citoyens français, et de tous les droits politiques afférents. Il doit écarter les Juifs de toutes les fonctions et services publics français : représentation politique, enseignement (sauf cas spéciaux), magistrature, armée. Il doit limiter la participation des Juifs aux autres secteurs de la vie française - et particulièrement les professions libérales - proportionnellement au nombre de la population juive sur le territoire. Il importe que tous les nationalistes français se pénètrent de ces deux idées : hors d’un statut officiel, la question juive est insoluble en France. Résoudre la question juive ne suffira pas à sauver la France, mais c’est une des conditions indispensables de son salut. Ce texte, publié dans Je suis partout, signé Rebatet est daté du 15 avril 1938 (Kleber Haedens participe aux numéros du 25 mars et du 1er juillet 1938).

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Je suis partout : Encyclopédie Universalis

Fondé en 1930 par les éditions Arthème Fayard, l'hebdomadaire Je suis partout a pour vocation principale de donner un compte rendu des événements internationaux. Parmi les premiers collaborateurs, on relève Pierre Gaxotte, Miguel Zamacoïs, Jean Giraudoux, Lucien Rebatet, Robert Brasillach, Claude Roy, Pierre Halévy, Drieu La Rochelle.

Peu à peu le ton et l'orientation de l'hebdomadaire changent, et les éditions Fayard l'abandonnent en 1936. Dirigé par Gaxotte, puis par Brasillach et groupant des épigones de l'Action française, il se caractérise surtout par la violence extrême dont il fait preuve dans la polémique à l'égard de ses adversaires.

À l'anticommunisme, l'antiparlementarisme et l'antisémitisme, qui sont ses thèmes habituels, s'ajoutent à partir de Munich le pacifisme et l'opposition au bellicisme de la droite traditionnelle.

En mai 1940, Alain Laubreaux et Charles Lesca, qui le dirigent, sont arrêtés sur les ordres de Georges Mandel ; le dernier numéro paraît le 7 juin. Renaissant en février 1941 en zone occupée et contre l'avis de Maurras, l'hebdomadaire retrouve, avec Brasillach à sa tête, quelques-uns de ses premiers rédacteurs auxquels s'ajoutent, entre autres, Georges Blond, La Varende, Marcel Aymé, René Barjavel, Morvan Lebesque.(...)

 

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http://www.erudit.org/

La position idéologique de Je suis partout, hebdomadaire d’actualités internationales au très large tirage, publié de 1930 à 1944, prit précisément un tournant ouvertement nationaliste, antisémite et fasciste à partir de 1936.

L’attrait pour le fascisme se manifeste avec clarté, à l’été 1938, dans une série de textes de Robert Brasillach sur l’esprit fasciste.

21.10.2008

Puisqu'il nous faut lire à propos de Kleber Haedens, lisons ...

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L'antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerres : prélude à Vichy

De Ralph Schor

Publié par Editions Complexe, 2005

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Site Action Française "Dans cette nébuleuse, mais singulièrement libres, les Hussards constituent un dernier “groupe” littéraire, fondé avant tout sur l’amitié. Maurras y apparaît surtout comme une image de l’intégrité dans le combat, un professeur d’énergie patriotique ; et les camelots du roi comme d’honnêtes perturbateurs de la notabilité. Cette nostalgie des héros éclate notamment dans le Grand d’Espagne de Roger Nimier (1950). La critique maurrassienne de la démocratie pointe également dans Perfide (1950) et Le hussard bleu. Il faudrait également retracer les itinéraires particuliers de Kléber Haedens, Jacques Laurent*, Antoine Blondin, Michel Mohrt, Michel Déon et Jean Dutourd, qui furent (ou sont toujours) amis de l’Action française."

* A propos de Jacques Laurent, également connu sous le pseudonyme de Cécil Saint-Laurent, ce « Hussard » qui incarnait le bonheur de la langue française, appartenait à la droite de conviction, il fit partie de l’OAS avec les écrivains Jacques Perret, Roger Nimier, Kléber Haedens, Philippe Héduy, Roland Laudenbach, Raoul Girardet… (sources : site d'anciens de la guerre d'Algérie) 

Aspect de La France

http://fr.wikipedia.org/wiki/Aspects_de_la_France

Ce périodique défendait une stricte orthodoxie au maurrassisme et son équipe de rédaction avait pour objectif de relancer la doctrine du nationalisme intégral en même temps que le projet monarchiste du mouvement de l'Action française. Aspects de la France reprend d'ailleurs les initiales AF de son prédécesseur. Durant les années 1950, le périodique est associé aux activités du mouvement royaliste Restauration nationale fondé par Pierre Juhel et Louis-Olivier de Roux. Les principaux collaborateurs d'Aspects de la France étaient les aînés Maurice Pujo et Charles Maurras (sous le pseudonyme d'Octave Martin), mais aussi Pierre Juhel, Xavier Vallat les écrivains Michel Déon, Pierre Boutang, Jacques Perret, Kléber Haedens, Marcel Aymé, Roger Nimier, Antoine Blondin, l'historien Philippe Ariès, Philippe Buren (« Meïer »), Michel Mourre.

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