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29.03.2009

"Pas de pays sans paysan" disait le maréchal Pétain

Dimanche 29 mars 2009

La Ferme à La Garenne-Colombes

afficheagricole.jpg"C'est le paysan qui a forgé la France avec son équilibre économique et spirituel. Il faut que le paysan soit hautement honoré, car il constitue avec le soldat les garanties essentielles de l’existence et de la sauvegarde du Pays". Philippe Pétain

La Ferme, La Ferme voit-on sur tous les supports municipaux ...

Jusqu'à maintenant, je trouvais l'idée bonne d'amener à La Garenne quelques animaux de la ferme. Ceux que nos enfants mangent et qu'ils n'ont parfois jamais vus sur pattes. Oui, un cochon, c'est gros, NON, un mouton ne parle pas forcement anglais et  Non, une dinde n'est pas rectangulaire et fourrée au fromage, ...

Mais cette année 2009, c'est la crise économique mondiale nous dit-on dans toutes les bonnes pizzeria. Je m'attendais, ou disons j'aurais bien aimé ce matin à voir exposé un secteur économique prometteur, source d'espoir pour la jeunesse. On aurait pu voir une industrie agro-alimentaire, des combinaisons vertes, des vaches et des trayeuses, des cochons et du jambon sous vide, un stand de l'INRA (institut scientifique de recherche agronomique ), des jardiniers de la France, un tracteur guidé par GPS, un 4X4 qui sert à quelque chose, bref un mini salon de l'agriculture mais ici, à la Garenne...

C'était cela le concept de La Ferme. Amener la campagne à la ville, on s'en est éloigné.

En effet, ce matin, je n'ai rien vu de tout cela.  En guise de ferme, j'ai vu la France de 1940, encore elle et cela commence à bien faire.

classe-1938.jpgSix moutons, quatre chèvres et trois ânes. Point barre ! J'oubliais quinze poules et deux vaches, excusez-moi. Point de combinaisons vertes, points de trayeuse, point de GPS. Dis, Papa, c'est comme ça à la campagne ? Non mon fils, c'était comme cela avant la guerre, depuis tout à changé, je t'assure.

NON, ce que j'ai vu n'a rien à voir avec une Ferme, l'agriculture, l'alimentation ou la campagne ! J'ai vu des objets d'avant la guerre, des jeux d'avant la guerre, une salle de classe d'avant la guerre, des porte-plume et des plumes "Sergent Major" d'avant guerre, des cartes solaires d'avant la guerre et même des vendeurs de bérets d'avant guerre ... Tu parles d'une image d'espérance pour nos chers petits. Pauvres gosses !

 

La Garenne-Colombes a les deux pieds dans le "Pétain"

 

vichy_72b.jpgQuand je disais : La Garenne-Colombes a les deux pieds dans le "Pétain", je faisais évidement référence à notre nouveau collège, et uniquement à lui. C'est vrai que baptiser un collège ultra moderne du nom d'un pétainiste pur-jus, antisémite des années 30-40, un certain Kleber Haedens méritait déjà, à mon sens, pareille boutade.

Mais là, c'est le ponpon. Garennois, Garennoise, le deuxième pied, vous l'avez bien dans le "Pétain" aussi.

Où est l'espérance ? Où est l'avenir ? Nous sombrons à vitesse grand V dans le passéisme, l'amour d'avant alors qu'il faudrait peut-être penser un peu à l'avenir. Et ce n'est pas avec une peau de mouton sur le dos, des sabots en bois aux pieds et la nostalgie du Maréchal que l'on va s'en sortir. Vous ne croyez pas ? Quid de la nouvelle agriculture, de la biodiversité, des énergies renouvelables (je sais, de cela on fera un café-débat la semaine prochaine, foutage de gueule, oui).

jnr2.jpgJe suis en colère. Où que je regarde, des dernières initiatives municipales, je ne vois que le passé, l'avant-guerre, l'armée et le drapeau comme "au bon vieux temp". STOP !

Maréchal nous voilà, c'est terminé ! Nous sommes en 2009, la France est plurielle, La France n'est plus ce champ de bataille ou de betterave que l'on nous montre à longeur d'année sur la place de la Liberté. La France est moderne.

La Garenne-Colombes n'est pas Disney ou Pétain-Land. Qui a besoin de reconstruire un village d'antant ? Personne et surtout pas une jeunesse qui voudrait bien qu'on lui montre vers où regarder et non pas ce sur quoi se retourner.

Les jeunes, s'en tapent le coquillard des sabots en bois et du beurre à la baratte. Les jeunes collégiens n'ont pas besoin de pousser à l'ombre de Maurras, les Garennois n'ont plus rien à voir avec cette France antisémite des écrivains des années 30-40 et de la campagne, garde-manger national. L'anticonformisme des années 30, c'est-à-dire le plus pur de la réaction n'est plus porteur. Pourrions-nous parler d'avant-garde plutôt que d'arrière-garde.

C'est terminé, cette époque. Comment faut-il le dire ?

Maurice, ouvre les yeux ...

tracteurs.jpgPS : l'idée de montrer la campagne à la ville reste un bonne idée. Peut-être pourrions-nous simplement penser plutôt avenir que passé ou alors ne plus appeler cette journée La ferme mais La France profonde d'avant le modernisme. Une ferme, dans la vraie vie, n'a rien à voir avec ce qui a été montré. Mais alors, rien ! C'est une industrie aujourd'hui et on montre la parcelle de l'arrière grand-père.

 

Il n'y avait que le "maréchal" et Maurras pour penser que l'avenir d'une nation était dans la vénération des valeurs de son passé. 2009, nous sommes en 2009 ...  Garennois, pas en 1940.

Tiens, une petite histoire pour la route : savez-vous que la salle de classe (1920) où sévissait le bon monsieur Bled (Bled, comme la grammaire de ...) a été démolie pour laisser la place à de jolis logements sociaux tout neufs ? Les passéistes diront que "tout fout le camp", les modernes penseront que "le monde avance", question d'état d'esprit.

01.03.2009

Le livre sous l'occupation

Introduction

La période de l'entre-deux guerre marque un tournant pour l'édition française. La littérature, jusque là considérée comme trop sacrée pour être vendue comme n'importe quel produit, devient à son tour un objet dont on peut faire la publicité, et cela sous l'impulsion de Bernard Grasset, qu'on tient pour l'inventeur de l'édition moderne. Celui-ci, dans un article du Figaro daté du 9 mai 1924, affirme ainsi que : "Le talent n’est pas un fait, étant toujours discutable. Il faut y ajouter, pour lancer une oeuvre, une chose indiscutable, comme est sa publication dans une collection recherchée, le fait que l’auteur a 16 ans, ou qu’il est sourd-muet, ou qu’il se trouve en constante dispute avec sa femme." Avec ces méthodes, il lance avec un grand succès Maria Chapdelaine (1913) de Louis Hémon ou Le Diable au corps (1923) de Raymond Radiguet. Progressivement, d'autres maisons d’édition l'imitent, et en l'espace de dix ans, le lancement des livres change radicalement de forme et d’impact. Ce processus touche également le monde littéraire lui-même. Avant 1939 et ce processus de massification, la littérature entretenait avec la mondanité un rapport particulier. Le mot de "commerce" des livres gardait son acception ancienne et la littérature, encore liée à quelques cafés, n'était pas une industrie. Mais à l'aube de la guerre, la marchandisation du livre bouleverse son statut : elle en fait avant tout un objet. Celui-ci sera censuré, rapatrié, bombardé pendant l'Occupation. Elle en fait également un support, qui dans une optique utilitariste s'imprimera dans un but idéologique.

vocabulaire.jpgLes devenirs physiques du livre pendant l'Occupation

La période de l'Occupation est marquée par la destruction des livres, leur censure ou leur rapatriement. Pour qualifier ces exactions, Lucien Polastron introduit la notion de "génicide". Un génicide dit-il, "fait au génie d'un peuple ce que le génocide est à sa chair1". Les devenirs physiques du livre pendant l'Occupation sont liés à cette notion.../... (lire la suite ...)

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05.02.2009

Une Histoire de la littérature française de Kleber Haedens publiée en 1943 par Réné Julliard aux éditions Sequana

René Julliard [1900-1962]

 

sequana2.jpgPour un investissement minimal, la Sélection Sequana assurait les éditeurs d'un tirage de demi-luxe excédentaire dont elle distribuait les exemplaires à ses abonnés : « Ce tirage à part, qui n’est pas extrêmement rémunérateur, est en tout cas excellent au point de vue de la diffusion », expliquait Denoël à Jean Proal, dont le premier roman, Tempête de printemps, avait été sélectionné : « Cela nous fait d’autant plus plaisir que c’est la première fois que nous réussissons à faire prendre un ouvrage aux Editions Sequana », lui écrivait-il, le 20 février 1932.

Il y avait bien quelques inconvénients à cette pratique : si la Sélection Sequana n'obtenait pas assez de souscriptions pour un volume, elle le soldait rapidement, alors que l'édition originale se trouvait encore en librairie. Ce fut le cas du livre de Proal, dont Sequana avait souscrit 1 250 exemplaires : en octobre 1933, le livre était bradé sur les quais.

 

En avril 1941, René Julliard devient éditeur à part entière sous la raison sociale « Sequana, Editeur ».

 

L'année suivante, il s'installe à Vichy. Lorqu'il y sollicite, en juillet 1942, un registre de commerce, c'est en rappelant qu'il a publié « de nombreux ouvrages destinés à servir l’action de la Révolution Nationale ». sequana1.jpg

En effet, « Sequana », dans sa collection « La France nouvelle », a surtout publié, depuis 1940, des ouvrages pétainistes.

 

Une Histoire de la littérature française de Kleber Haedens sera publiée en 1943 par Réné Julliard (celle-là même que Philippe Juvin souhaite distribuer aux enfants entrant en sixième).

 

 

Editeur « oublié » lors de l'épuration, René Julliard prend, littéralement, la place de Robert Denoël dès 1946, en faisant couronner deux romans : Le Temps de la longue patience de Michel Robida [prix Femina], et Histoire d'un fait divers de Jean-Jacques Gautier [prix Goncourt].

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12.11.2008

"Maréchal, nous revoilà !" Le Grand Retour du pétainisme.

Par Corinne Arquillière 21/04/2008

http://www.lyoncapitale.fr/index.php?menu=13&article=...

Enoyé par Louis Lumière, lecteur de blog (merci)

Vers quel avenir nous laissons-nous conduire aujourd'hui ? Mon amie Anna, ancienne combattante infirmière militaire lors du dernier conflit mondial me disait l'autre jour : « vous les jeunes, vous ne savez pas ce que c'est que de perdre la République, vous êtes nés avec et vous avez toujours vécu avec. Nous qui avons connu Vichy, nous savons ce que c'est d'avoir perdu une fois la République et d'avoir dû nous battre pour la récupérer. Et aujourd'hui, chaque fois que la moindre attaque est portée contre elle, nous tirons la sonnette d'alarme pour ne pas voir revenir ces périodes troubles et honteuses de notre histoire ». Que de sagesse et d'expérience dans cette simple phrase… J'assistais dernièrement à une conférence pour la défense de la laïcité organisée par le Grand Orient de France à Lyon. J'en ai retenu deux choses importantes. La première qui m'a fait chaud au cœur, c'est qu'il y avait présents ce soir-là beaucoup de gens prêts à écouter et défendre notre laïcité. La seconde, c'est que résonnent encore dans ma tête les citations des mots exacts de Pétain lorsqu'il s'est acharné à faire abroger cette loi de 1905. Quelle similitude avec les déclarations actuelles de notre Président, un quasi copier-coller qui ne peut que glacer d'effroi. Fort heureusement, dans nos sociétés démocrates et humanistes, chaque fois qu'une décision injuste et inhumaine est prise, tout comme chaque fois qu'une décision juste et humaine est attaquée, des voix s'élèvent et appellent à la résistance et à la lutte. Ainsi en est-il de la résistance face aux attaques contre la laïcité. Ainsi en est-il de la résistance face à une loi qui veut hiérarchiser les discriminations, alors même que c'est la discrimination en elle-même qui est condamnable, pas la nature de cette discrimination. Ainsi en est-il encore de la résistance contre la chasse et les expulsions des étrangers intégrés qui ont un emploi, une famille, une vie dans notre pays. Savoir que ces familles vivent recluses et cachées par des connaissances n'a de cesse que de me faire penser à d'autres périodes noires de notre histoire, celles où des humanistes cachaient des juifs ou des prêtres réfractaires.

Mais pour autant, pouvons-nous être fiers d'une société dans laquelle les détresses humaines sont devenues telles que les gens sautent par les fenêtres ou dans les fleuves, que les jeunes et moins jeunes se suicident en prisons ou en camps de rétention ? Quel est cet Etat dans lequel aujourd'hui on fiche les enfants dans le logiciel Base élèves, on fiche les adultes dans le logiciel Ardoise tout en rendant ces fichiers accessibles à ceux qui n'ont pas forcément vocation à avoir cet accès ? Quel est ce pays dont le visage a tant changé en moins d'un an je ne le reconnais plus, où sont passés les Républicains de Gauche, mais surtout où sont passés les Républicains de Droite, les Gaullistes, ceux qui aiment notre République, notre France, pourquoi leurs voix ne s'élèvent-elles pas, pourquoi les médias ne relayent-ils pas leurs voix si celles-ci s'élèvent sans que nous le sachions ? Sommes-nous dans une spirale infernale vers une pensée unique imposée par un homme unique ?

Nous avons tous à nous interroger, à interroger notre conscience, à réveiller notre responsabilité individuelle face à ce qui se passe en ce moment, face à cette dérive progressive qui vient chaque jour un peu plus contaminer notre République. Comment imaginer un jour, des hommes et des femmes devant un tribunal répondant à des questions en disant tout simplement : « mais je ne faisais que mon travail, ce pour quoi je suis payé, ce qui me permet de vivre et faire vivre ma famille, je ne savais pas et je ne cherchais pas à savoir ni à comprendre, trop enfermé que j'étais dans mes propres problèmes », comme si l'Histoire ne nous avait rien appris. Oui nous avons la responsabilité de nous interroger sur la nature de la chaîne dont nous sommes chacun un maillon. Pour autant je veux continuer à croire en l'humanisme qui vibre dans chaque être humain et continuer à me battre aux côtés de ceux qui partagent les mêmes valeurs que moi, celles d'une France dans laquelle les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.

Je finirai mon propos en citant deux hommes et en livrant ces citations à votre réflexion.
Aimé Césaire écrivait « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir. » (source Le cahier d'un retour au pays natal).
Brice Hortefeux a dit qu'il était "anormal de vouer Vichy aux gémonies depuis aussi longtemps" (source Le Canard Enchaîné).

Corinne Arquillière

Quand la mauvaise foi s'érige en système de défense ...

Monsieur le maire, Philippe Juvin est de mauvaise foi quand il écrit :

"Mes opposants reprochent à Kleber Haedens, non pas ses écrits, mais d’avoir écrit dans des revues maurassiennes. La belle affaire. Et là, amalgame et tout le bastringue".

Maurras = extrème droite = Vichy = Pétain = Collaboration"

Qui a dit cela ? Personne ! Il est dit à qui veut bien nous entendre :

1/ Kleber Haedens = Maurras = extrême droite = Vichy = Pétain = Collaboration Nationalisme = révolution nationale = pas utile d'introduire en force dans un collège un personnage comme celui-là, au principe de vouloir "développer l'esprit critique des élèves". C'est à l'Education nationale de s'en charger.  Il y a des sujets plus fédérateurs que celui-là, non ? Les garennois de toutes obédiences proposent Jacques Tati ou Pierre Probst. Là personne ne divise.

2/ Vos opposants ????  Non, les opposants au nom de Kleber Haedens, nuance ...

Disons que l'on peut peut-être vous reprocher de ne pas avoir fait cas de l'avis de la population et/ou de leurs représentants.

Vous aviez déclarez au soir de votre élection : Je serai le maire de tous les garennois. Manifestement, ce n'est pas le cas.

 

09.11.2008

Minute : Haedens, ce merveilleux romancier ...

Jacques Cognerais. Dans Minute n°2381 du 22 octobre 2008.

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L'agence de Presse du Bloc identitaire, Novopress.info nous apprend que le journal Minute, un journal proche de l'extrême droite qui se veut rassembleur de la droite souverainiste et nationaliste s'empare du cas Haedens.

" Encore une polémique autour du nom d’un établissement scolaire. Un conseiller municipal (Modem) de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) s’oppose à ce qu’un collège porte le nom de Kléber Haedens. Motif : Haedens n’était pas assez républicain aux yeux de cet élu franco-américain. Le maire UMP tient bon. .../...

Heureusement, le maire de La Garenne-Colombes, qui en a vu d’autres, tient bon, défend Haedens qui fait partie « des gens qui ont eu le tort d’être des écrivains de droite au temps de Sartre » et dénonce une « pure polémique politicienne de la part de quelqu’un qui n’a même pas lu l’auteur ».

Isabelle Balkany, vice-présidente du conseil général des Hauts-de-Seine, chargée des collèges, a apporté le week-end-end dernier son soutien à Philippe Juvin en précisant que le conseil général n’avait aucune raison de ne pas entériner le vœu du conseil municipal de La Garenne-Colombes.

Nous voilà rassurés : ce procès en sorcellerie n’ira pas jusqu’au bûcher. Au moins aura-t-il permis, du moins espérons le, à quelques-uns de découvrir ce merveilleux romancier qu’est Kléber Haedens.

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Une anecdote à propos de Minute :

  • Pierre Desproges : "Vous lisez Minute ? Non ? Vous avez tort, c'est intéressant. Au lieu de vous emmerder à lire tout Sartre, vous achetez un exemplaire de Minute, pour moins de dix balles, vous avez à la fois La Nausée et Les Mains Sales".

 

08.11.2008

Kleber Haedens, une icône de la droite réactionnaire

Le maire UMP de La Garenne-Colombes,  Philippe Juvin, a suggéré  Kleber Haedens comme nom de collège, sans concertation et sans avoir éclairé qui que ce soit sur ce choix, ni les conseillers municipaux, ni ses amis, les Conseillers généraux UMP des Hauts de Seine, ni bien sûr, les administrés que nous sommes. Si ceux-ci découvrent maintenant qui est ce Haedens, ce n'est pas de notre faute.

Philippe Juvin, médecin anesthésiste quand il n'est pas ailleurs, sait pourtant qu'avant une opération, on présente au patient un "formulaire de consentement éclairé". A part, Haedens, écrivain, critique et journaliste, l'éclairage était un peu faible ...

Ce blog a expliqué en long, en large et en travers les raisons qui nous font affirmer que ce choix est ridicule.

1/ Kleber Haedens, n'a rien à voir, ni de près ni de loin avec notre ville.

Il aurait vécu, parait-il, dans les Hauts de Seine. Où ? Quand ? J'aimerais que l'on me le dise. De mon côté, je pense avoir une bonne vision de son parcours, tant idéologique que géographique.

2/ Kleber Haedens, qui a passé sa vie à défendre l'indéfendable  (le régime de Vichy, les idées de Maurras, le nationalisme intégral, la Révolution nationale et l'Algérie française ) ne mérite pas que son nom figure sur le fronton d'une école de la République française.

Je ne fais pas le procès de Haedens, je ne fais pas le procès de celui qui l'a proposé. Chacun en tirera les conclusions qu'il veut. Ce n'est pas mon problème.

J'avais ouvert ce blog à tous les avis. Sans surprise, j'ai vu arriver ici de fervents défenseurs de la République.

Plus surprenant, nous avons vu arriver des défenseurs de Kleber Haedens (monarchistes, souverainistes, nationalistes et du Front National) qui tentaient de lui trouver toutes les circonstances atténuantes, coûte que coûte.

 Philbert

 

07.11.2008

Oui, Bernard, moi aussi la pastille Vichy a du mal à passer

Bonsoir et merci, Bernard

Vous disiez en commentaire :

J'ai été décoré il y a quelques années par M. Juvin. Si le nom de Kleber Haedens, entaché de collaborationnisme et d'antisémitisme honteux, était définitivement adopté pour ce nouveau collège, je me demanderais pourquoi avoir fait - en tant que GI - un débarquement en Normandie à Omaha Beach le 8 juin 1944. et risqué ma peau. Si à la demande d'associations, de professeurs de lycée, je raconte mon parcours militaire, ça n'est surement pas pour voir glorifier quelqu'un qui mériterait d'être oublié.

J'ai reçu quelques messages privés, suite à votre intervention, me demandant de publier votre message.

Je publie volontiers votre texte, car il est représentatif de ce que de nombreux garennois nous ont dit depuis que la biographie de Kleber Haedens est connue. Votre témoignage a, lui, la force de quelqu'un qui s'est battu pour notre liberté. Nous, nous combattons ce nom pour ce qu'il représente, c'est-à-dire des valeurs antirépublicaines, nationalistes et vantant l'exclusion.

Kleber Haedens, n'a pas été inquiété de son vivant pour collaborationnisme ou antisémitisme avéré. Il n'en demeure pas moins qu'en mettant sa plume au service des pires causes et des pires torchons que cette période a connus, cela nous paraît être une raison suffisante pour que l'on n'aille pas exhumer son nom des poubelles de l'Histoire, d'où, vous avez raison, il n'aurait jamais du ressortir, du moins pour honorer un collège de la République.

Comme vous, je trouve scandaleux que l'on donne à un collège le nom d'un ami, collaborateur et secrétaire particulier (Kleber Haedens le fût) de Maurras.

Je manifeste au nom des valeurs que nous sommes nombreux à partager mais aussi,  au nom de proches morts ou ayant terriblement souffert des mesures qu'un individu comme Haedens a tolérées, excusées et si souvent promues de sa plume.

Que j'aimerais mettre les colonnes de ce blog au service d'une histoire aussi belle que la votre.

Enfin, une belle histoire, alors que ce Haedens nous plonge dans l'horreur du pétainisme depuis que nous nous y intérressons.

Soyez assuré, cher Monsieur, que votre commentaire a donné du cœur à l'ouvrage à ceux, ils sont nombreux;  qui refusent comme vous, qu'une école de La Garenne-Colombes ait été choisie comme lieu de propagande pour une cause qui ne le mérite vraiment pas.

Comptez sur moi, comptez sur nous. Nous allons sortir La Garenne-Colombes du "pétain" dans laquelle on l'a fourrée.

Portez-vous bien et je l'espère, à vous croiser et vous saluer.

Philbert

18.10.2008

KLEBER HAEDENS n’est pas en odeur de sainteté à La Garenne-Colombes !

http://www.leparisien.fr/  18.10.08  7h00

En annonçant sa volonté de donner le nom de cet écrivain, mort en 1976, à un collège en construction, le maire UMP de La Garenne-Colombes, Philippe Juvin, s’est attiré les foudres de son opposition.

Après une première attaque du PS qui proposait le nom de l’abbé Pierre c’est au tour du MoDem de monter au créneau.

Alors que le département doit valider le nom du collège, l’élu centriste Christophe Conway a adressé une lettre ouverte aux conseillers généraux pour condamner le choix d’une personnalité « qui n’a pas vécu à La Garenne-Colombes ni écrit sur la ville. Il a côtoyé des amis qui, pour la plupart, n’ont pas eu un rôle exemplaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a collaboré dans plusieurs publications, notamment Action française et Aspects de France , défendant le nationalisme cher à Charles Maurras. »

« C’est un faux procès, assure le président des Amis de Kléber Haedens, David Benino, cet écrivain était un anar de droite »

Cet écrivain était un anar de droite, mais il n’a pas écrit une seule ligne véhiculant des thèses condamnables. Ce n’était pas un Drieu La Rochelle ou un Brazillac. Il a publié des critiques de théâtre dans la revue Action française. Il aimait le sport, la convivialité, la fraternité, la bonne bouffe. Il était ami avec Antoine Blondin et Jean d’Ormesson. »

« Cette chasse aux sorcières est menée par des élus qui ont avoué* ne pas avoir lu cet auteur, déplore Philippe Juvin. Kléber Haedens est un esprit indépendant et talentueux. »

Isabelle Balkany, vice-présidente du conseil général chargée des collèges, estime que cette proposition « n’est pas sujette à polémique. Ce choix a été voté par le conseil municipal de La Garenne-Colombes, et nous le validerons. » Le conseil général prendra sa décision lundi.

Le Parisien

17.10.2008

Kleber Haedens Le plus dévoué des secrétaires privés de Charles Maurras

.../... Au sein de l'Action française, Gaxotte, devenu collaborateur régulier en 1939, avait décidé peu après la défaite de ne pas se compromettre et de ne plus écrire dans la presse. Maxime Real Del Sarte, en assez mauvaise santé, vivait dans les Pyrénnées. Maurras* restait seul, se reposant de plus en plus sur Pujo qui était le seul à avoir l'oreille du maître mais aidé de plusieurs jeunes gens : Francois Daudet, fils de Léon, Thierry Maulnier, Roger Joseph venu d'Orléans pour occuper l'emploi de secrétaire de rédaction et le plus dévoué des secrétaires privés : le critique et historien littéraire, amateur de sports, Kleber Haedens .../...

* Charles Maurras (1868-1952) . Inspirateur de la politique du régime de Vichy, il se fit l’apologiste du gouvernement du maréchal Pétain. Il continua à « dénoncer les Juifs » en se félicitant par exemple de l'abolition du décret Crémieux. À la suite de sa condamnation à perpétuité pour intelligence avec l'ennemi le 27 janvier 1945 par la cour de justice de Lyon, et compte tenu de la peine de dégradation nationale Charles Maurras est radié de l'Académie française.

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